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608 : Lacrimosa

C’te misèèèère pour finir cette saison, rah, achevez-moi ! J’avais déjà pas très envie de revoir cet épisode mais alors après ça, j’ai encore moins envie de revoir le dernier !

Pauvre Arthur, la première moitié de cet épisode semble être jalonnée de mauvais augures et de symboles de ce qui l’attend, c’est impressionnant.
D’abord, son Mani, son pote, son homme de confiance… qui paume l’alliance de son mariage avec Aconia. Dans le genre symbolique, difficile de faire mieux. Ensuite, il y a sa femme, sa nouvelle qu’il vient juste d’épouser. J’ai fait plein de captures d’écran des premières minutes de leur mariage, j’ai fait le tri, et voyez ce que ça donne :

Terrible, non ? Les premiers mots de l’épousée sont pourtant très drôles. Et surtout, ils en disent long sur son innocence et son côté désintéressé. J’ai trouvé ça très touchant.

Arthur : Et voilà. Vous êtes reine.
Guenièvre : Ah oui, j’avais pas fait le rapprochement !

Oui, c’est une enfant, rien à faire. Mais toute enfant soit-elle, elle a bien remarqué que son époux ne se montrait pas très rigolard. Non, Arthur n’a pas souri en la prenant pour femme. En même temps, Arthur ne sourit jamais. Même quand il est heureux.
Néanmoins, on ne peut pas lui reprocher grand-chose et il fait ce qu’il peut pour lui faire plaisir même s’il n’y met pas beaucoup d’enthousiasme. Là encore, les captures parlent d’elles-mêmes et ça me crève le coeur de devoir remettre le nez dessus.

C’est à la fois drôle et triste. Mais surtout triste.
Et puis ce n’est pas comme si toute la noce s’éclatait. Purée, j’ai assisté à des mariages merdiques avec la tante poivrote qui fait une scène et les échanges de baffes qui s’ensuivent mais là, c’est limite sordide. D’un côté on a :

Goustan le Cruel : Mariage de merde !

De l’autre :

Léodagan : Je me demande même s’il était pas encore plus pourri que le nôtre !

Même les braves de Gaunes balancent tant qu’ils peuvent. Sans parler de la frangine qui n’a qu’une idée en tête : suriner le nouveau roi.

Enfin, c’est l’occasion pour mon cher Loth d’Orcanie – dont nous revoyons donc l’épouse Anna – de nous gratifier de quelques gemmes. J’ai particulièrement apprécié la « pathétique pantalonnade » et j’attendais qu’il nous replace son putsch. Une fois de plus je n’ai pas été déçue. (Vous me direz pour le coup, jamais il ne me déçoit, celui-là.)

Loth d’Orcanie : Si vous arrivez à contenir vos élans et à me laisser gérer tout ça à ma sauce, on pourrait bien se retrouver à la tête du royaume en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « putsch ».

En outre, je ne crois pas me souvenir d’un précédent face-à-face avec belle-maman et belle-tatie… c’est dire si j’ai été gâtée !

Cryda de Tintagel : Si vous tenez vraiment à tuer quelqu’un, débarrassez-nous donc du sanglier boulimique qui vous sert de mari.

Quelle famille admirable !

Ah, et même la mère du roi s’y met, j’ai cru mourir devant sa manière de formuler la chose.

Ygerne : Je suis mère du roi, risible cornichon. Je peux vous faire écarteler d’un signe de tête.

RISIBLE CORNICHON !!!

Et puis la cerise sur le gâteau du mariage :

Loth : Bon, moi je la suis parce que je suis très amoureux. Salut, belle-maman !

Mon Dieu, il nous faut un spin-off centré sur la famille d’Orcanie, je ne vois que ça ! Entre les désirs de fratricides, les putschs, l’amour vache et le petit pédestre, il faudrait dix saisons pour en faire le tour !

Bref, dans cette noce, il n’y en a qu’un qui finalement plane très loin au-dessus de toutes ces horreurs, c’est notre chevalier errant.

Lancelot : Mon Dieu. Quelle beauté. Mais quelle beauté !

Pas de bol. C’est vraiment pas passé loin pour toi, mon pauvre Lancelot. Mais t’es vraiment un gros loser… rencontrer la femme de ta vie le jour de son mariage, pardon mais c’est quand même la marque des plus grands boulets !
Sinon, j’aime toujours beaucoup les parents de Perceval, je les trouve formidables. Sa mère, pas conne, son père qui n’est pas une flèche mais qui a le grand malheur d’en être conscient et l’humilité de reconnaître qu’il ne sait compter que jusqu’à seize… Bref, c’est un ménage que je trouve très touchant, d’autant plus après cette scène.

« Perceval n’est pas notre fils, c’est mon époux qui l’a trouvé bébé, un matin, au milieu d’un cercle de culture. »

Cette franchise toute nue, cette simplicité… vraie, ça me donnerait presque envie d’aller chercher l’aventure dans leur enclot à chèvres. Arthur n’y prête guère d’attention, cependant, il ne se doute pas qu’un jour, il aura tant de valeur à ses yeux, son petit Perceval venu d’on ne sait où. Des étoiles, peut-être ?

Après ça, la nuit de noce. Pas piquée des vers, celle-là non plus. Surtout qu’on la voit venir à dix kilomètres.

Guenièvre : Bon ben moi je vous le dis : j’ai la trouille !

Arthur s’en sort d’ailleurs super bien. Pas forcément très élégant d’exploiter la niaiserie de son épouse mais bon…

Arthur : Oui mais moi ça m’a coupé les jambes de savoir que vous aviez la trouille, vous comprenez ? Maintenant il faut que je réfléchisse un peu, que je me pose (genre pendant quinze ans) et puis que je me demande si je suis vraiment prêt à faire ça avec quelqu’un qui, de son côté, a la trouille. Vous comprenez ?
Guenièvre : Oui, je suis désolée.
Arthur : Non mais y a pas de mal !

Pour en revenir à Perceval, sachez que celui-ci m’a quand même valu un fou rire mémorable, dans cet épisode. D’autant plus bienvenu que je ne m’attendais plus à me poiler de la sorte. Le coup du Romain arrêté dans la forêt, tout ça… les autres qui veulent déjà le donner à bouffer aux chiens et Arthur qui – forcément – le laisse repartir tandis que Goustan peste tant qu’il peut…

Perceval : Nan mais je l’ai déjà impressionné, moi. Je lui ai expliqué une nouvelle technique de combat : on se bat à moitié à mains nues, à moitié avec du calcium. Je peux vous dire qu’il faisait pas le malin !

OH MY FUCKING GOD !!! Avec du C A L C I U M ? ? ? Mais c’est quoi cette nouvelle invention ?

Franchement, j’en pouvais plus !

Alors. Bien sûr, la suite de l’épisode est grandiose parce qu’enfin, le plan d’Arthur est enfin entièrement dévoilé et lui permet de s’assoir sur le trône de Bretagne sans plus trop avoir à s’inquiéter de Rome. On peut dire que pour le coup, il a un bol de cocu (hem) associé à une grande clairvoyance et à une intelligence diabolique. Et j’avoue, je me suis régalée de voir la tronche de Sallustius et de son bras droit, tous deux venus sans doute se taper sur le ventre et se féliciter d’avoir su fédérer les clans grâce à leur petit troufion vaguement breton.
Oui, la gueule de Sallustius quand il se rend compte qu’il s’est fait fumer, elle est grandiose. Surtout qu’il s’en rend compte très très vite. Beaucoup plus vite sans doute qu’il ne le laisse transparaître. Probablement dès le : « Ah non mais je suis pas romain, moi, je suis breton » d’Arthur.

Arthur : Alors ce que je vous propose : moi, de mon côté, je fédère, je dirige le pays, je fais tout ce qu’on a dit, quoi. Et vous, de votre côté, vous foutez le camp. Vous foutez le camp mais propre et net. Le camp près du Mur d’Hadrien vous le tombez, les deux camps sur la côte ouest, vous les tombez. Vous ramassez votre bordel et vous décarrez.

Pas de bol pour Sallustius, Arthur sait manipuler les foules. Le coup du mot « soldat » censé leur faire lever la main, c’est grandiose, surtout que finalement, ils n’entravent strictement rien à ce qui se passe.

Gros vautrage, donc, pour Sallustius.

Arthur : Voilà, donc vous foutez le camp. Cependant, comme on n’est pas des bêtes, vous conservez un camp. Un seul camp. Moi je suis un héros parce que je vous ai foutu dehors et vous, vous êtes un héros à Rome parce que le pays est fédéré et dirigé par un Romain que vous avez mis en place. Qu’est-ce que vous en dites ?
Sallustius : Pas mal. Mais euh… et la Bretagne ?
Arthur : Non, la Bretagne vous venez de la perdre. Maintenant, si vous voulez raconter au Sénat que vous venez de la gagner, ça me dérange pas.
Sallustius : D’accord.

Vous avouerez que c’est grandiose et formidable, comme tactique ! Evidemment que le Sénateur, ça l’arrange de dire que tout va bien sur place et de récolter les lauriers pour avoir réglé le problème breton ! Et hop, tout se règle en douceur ! Franchement, il est presque flippant, Arthur, quand il fait ça.
Et en même temps, face à ce tas de semi-débiles, on se dit qu’il lâche gros, Arturus, en quittant Rome.

Arthur : Vous êtes libéré du joug romain.
Pellinore : C’est-à-dire ?

Il lâche le monde civilisé dans lequel il a grandi pour tenter de venir dégrossir un tas de barbares qui ne comprennent rien à ce qui vient de leur arriver.

Mais ils sont chouettes, aussi, bien qu’Arthur ne s’en rende pas encore compte.

Hélas, il aurait sans doute mieux valu qu’Arthur en reste là avec Rome. Sa trahison, il va la payer bien cher. Oh, combien de fois le pauvre Mani répète qu’ils n’auraient pas dû revenir, combien de fois, hein ?

Alors oui, il y a la dernière rigolade de la série de petits pets en hommage à Yvain.

Mais j’imagine qu’Arthur va la porter toute sa vie, cette croix, cette culpabilité. Ce besoin de retourner à Rome pour chercher sa femme. Car il va rentrer en Bretagne… sans femme… et sans Mani. Sans personne.

Je ne me souviens plus de ma première réaction lors de cette révélation. Mais ah, comme c’est logique ! Macrinus lui a rendu la Bretagne. C’est bien normal qu’Arthur, en échange, lui rende son épouse.

Et à aucun moment, il ne sera pour lui question de lui disputer Aconia. Cette visite de courtoisie, elle n’en paraît que plus longue parce qu’on sent bien que ni elle, ni lui, malgré ce lien palpable entre eux, ne va faire de scène.

Et Macrinus qui s’excuse de son accueil, de son comportement en Bretagne. Qui ne sait pas… qui lui fait, de sa voix douce et polie, un ultime pied-de-nez…

Macrinus : Tant que tu es à Rome, tâche de passer un peu de temps avec ta femme. Qui sais quand tu la reverras, après. Tu sais quoi, cette maison, je la vends pas. Je la donne pas non plus, je la laisse comme ça. S’il y en a qui sont dans le besoin et qui tombent dessus, ils pourront s’y réfugier, les portes seront grandes ouvertes. Un peu comme ces maisons en bois qu’on construit pour les oiseaux. Adieu, Arturus.

Discours clé. Qu’Arthur n’oubliera pas.

Pas plus que cette robe que lui jette Aconia en larmes.

Rouge sang. La couleur du bain de l’Empereur, après le passage Méléagant. C’te claque quand sa voix de velours se fait entendre.

Imperator : Je suis pas contre le principe. Mais j’ai quand même un peu les foies.

Tandis que de l’autre côté…

Honnêtement, j’en ai les larmes aux yeux de revoir ça.

Table rase pour Arthur. Qui est désormais dépouillé de tout.

La boucle est bouclée… avec ce geste absolument saisissant.

Et on rejoint la fin du Livre V, un autre pays, une autre baignoire… celle-ci remplie du sang d’Arthur.

Posted by on Nov 8, 2010 in Kaamelott | 7 comments

7 Comments

  1. Comment Arthur a pu tenir aussi longtemps avec ce qu’il trimballe sans essayer de se flinguer, ça me dépasse… La mort de Mani, je pleure à chaque fois. Elle est rangée dans la même catégorie que la mort de Mr Jones, de Théoden et Boromir , de Laura, pour ne citer que le dessus du panier.
    Ce que j’aime dans le livre IV c’est de voir à quel point Astier nous a mystifiés. Sur ce qu’est sa série, sur son talent, sur ses personnages…

  2. c’est vrai que c’est impressionnant… quand la saison 1 a été diffusée , j’ai vu les épisodes en rigolant mais en me disant que tout un DVD de ça, ben cela pouvait être long. Et puis sont arrivés le Livre V, déjà moins rigolard, et le livre VI qui m’a scotché. Et maintenant en revoyant les premiers épisodes, ben ils prennent une autre dimension.
    Et je suis d’accord avec Eridani, c’est incroyable que Arthur ait tenu 5 saisons avant de vouloir se suicider…

  3. Paradoxalement j’ai un bon souvenir de l’épisode. Moi la mariage m’a fait rire, ça ressemble tellement à la suite de leur relation. Je ne le trouve pas si triste que ça.
    Et j’avoue que j’ai adoré la scène de la plage avec les bretons un peu débile qui veulent pas se battre avec les romains. Mais surtout avec Arthur qui refait le coup du levage de main. Bon sauf que là y a besoin de répétitions, mais perso je trouve ce truc trop malin. Et puis c’est du Arthur tout craché celui que j’adore.
    Bon le retour à Rome est super triste, mais finalement, depuis le début de la saison on sait que ça doit mal finir cette histoire. Du coup je crois que je m’etais fait à l’idée.
    Bon sinon j’admire Méléagant et sa voie. C’est énorme mais je trouve que cette voie et le ton qui va avec c’est juste le parfait accord pour ce personnage.

  4. C’est clair qu’il a une voix phénoménale, ça a dû beaucoup intervenir dans le casting je pense. Le problème c’est que je ne peux plus voir Carlo Brandt ailleurs sans me mettre à flipper ma race…

  5. Ben justement je la trouve pas si flippante que ça sa voix. Il a un ton super posé calme limite rassurant. D’ailleurs ça explique pourquoi tout le monde l’écoute et pourquoi il est si convaincant.
    Mais en même temps, il arrive à aussi faire passer un petit air menaçant, un je ne sais quoi qui te fait dire direct que c’est mauvais signe.
    Je sais pas si je suis claire mais je trouve que justement sa voix et son ton rende super bien l’ambiguité de son rôle. Enfin bon c’est formidable comme une review de la Sorcière.

  6. j’ai attendu longtemps avant de regardé la fin d saison, et j’aurai peut être du attendre encore.
    Cet épisode est dramatique. J’ai certes pris beaucoup de plaisir à voir Arthur manipuler les romains et les bretons avec autant de brio. D’ailleurs, être un roi si intelligent et brillant ne peut que signifier avec une vie personnelle merdique.
    Le fait qu’on s’attende plus ou moins à tout n’enlève rien au choc. Je m’attendais depuis longtemps à retrouver Macrinus avec Aconia, on savait qu’Arthur ne pourrait pas la récupérer, que César et Mani allaient mourir. La seule surprise que j’ai eu c’est l’implication de Méléagant. Il est vraiment partout celui là!!
    Pourtant j’ai été choquée par la mort de Mani et celle de l’empereur. Déjà parce que je les aimais bien, aussi parce que c’est incroyablement bien joué et filmé.Et ce pauvre Mani qui répète sans arrêt qu’ils n’auraient pas du revenir.
    Arthur va porter ça toute sa vie. Comme le disait la voyante dont je ne me rappelle pas le nom, il a toujours été dans la merde avec les femmes, ça lui porte jamais bonheur d’être amoureux.
    Après de telles pertes pour gagner la Bretagne, il n’est pas très étonnant que sa fin ressemble tant à celle de César.
    Bref un épisode magistrale et effroyable. Merci pour ton excellente review Sorcière.

  7. Non elle est pas flippante sa voix mais comme je trouve ce personnage terrifiant il suffit que j’entende sa voix pas avoir peur…

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