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2 – The cradle of civilization

C’est parti pour la suite… Alors à mes yeux, cet épisode est un peu coincé entre le premier qui est superbe et qui a le mérite de la nouveauté et le troisième qui est absolument à tomber par terre et que j’ai hâte de commenter.
Il n’empêche que c’est le début des choses sérieuses et que certaines personnalités se dessinent. En gros, cet épisode, c’est là où on commence à se choper de la badass-action et où on commence à se dire : « Celui-là, je l’aime bien, celui-là, je l’aime pas. »

Et en la matière, mon préféré parmi les gros connards, c’est sans conteste *roulements de tambour* Captain America.
A vrai dire, j’ai fait toute la série sans même savoir comment s’appelle vraiment cet enfoiré. Il paraît que son petit nom, c’est Dave McGraw. Mais tout le monde le surnomme Captain America, donc moi aussi. (Rires.)

Captain America, donc, c’est lui qui commande la troisième section de Bravo 2, et autant dire qu’ils auraient aussi bien fait de filer ce commandement à Daffy Duck, ça n’aurait pas été pire !
Captain America, déjà, je veux pas dire, mais il a une tronche à vendre des lacets. Ensuite, Captain America, il lui manque une qualité essentielle quand on est supposé être un chef (même quand on est un chef qui a encore plein de chefs au dessus) : la retenue. Ah ça, Captain America, la retenue, il n’en a jamais entendu parler. Pendant les phases critiques où ça risque de canarder, il passe son temps à couiner à la radio (ce qui ne stresse pas du tout les petits camarades), il tire sur tout ce qui bouge (et même ce qui ne bouge pas), il détrousse l’ennemi tombé à terre, bref, Captain America, il a la grande méga-classe.

Non, vraiment, quand il récupère les uniformes des soldats de la Garde républicaine de Saddam avec l’enthousiasme d’un gamin au pied du sapin de Noël, sous le regard consterné de ses hommes, ça donne super envie.

Et quand on compare son comportement à celui de Brad Colbert, eh ben ça fait d’autant plus mal.
L’ennui aussi avec Captain America – hormis sa moustache débile qu’on a envie de lui enlever au lance-flammes -, c’est que… en y réfléchissant bien, on pourrait en être, nous, des Captain America, si on prenait un bon petit coup sur la tronche.

En tout cas, c’est désolant de voir les braves types qui sont sous sa coupe, qui sont obligés de lui obéir parce qu’il est plus gradé qu’eux et qui ferment les yeux sur toutes ses conneries parce qu’il est leur supérieur et qu’ils n’ont pas vraiment le choix. Même si ce débile les met en danger parce qu’il s’amuse à tirer avec les AK des Irakiens parce que c’est sympa, aussi.

Bref, le portrait n’est vraiment pas très flatteur et je me demande bien ce qu’en a pensé le vrai Captain America qui doit forcément exister quelque part.
La même question vaut aussi pour le jeune Trombley qui est mon ennemi juré numéro 2, même si je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il est plus à plaindre qu’autre chose.
(Sauf quand il canarde des gamins.)
Alors lui, à force de l’entendre chialer que bouhouhouh, il n’a encore pas encore pu tirer sur un arabe, j’ai juste envie de lui arracher la langue et de la lui faire bouffer.
Idem quand il nous déballe son sourire ravi devant des cadavres bien bronzés.

Trombley : It’s like a Halloween funhouse !

Clairement, ce gamin-là se croit dans un de ses jeux vidéo, il n’a pas tout à fait percuté que c’était la vraie vie, que c’était des vrais gens, et que sa carcasse pourrait elle aussi se retrouver à attirer les mouches sur le côté de la route s’il n’était pas né au pays de l’Oncle Sam.
Bref, c’est une plaie, ce môme.
Pour l’instant, le seul qui a une réaction qu’on pourrait qualifier de saine, c’est le journaleux. Ce qui va rapidement évoluer, d’ailleurs.

En même temps, quand on y réfléchit, si les mecs se mettaient à pousser des cris de demoiselle à chaque fois qu’ils voient un membre arraché, ils ne feraient pas de très bons Marines. Maintenant, de là à se marrer…

Donc avec cet épisode, les choses sérieuses commencent, l’invasion est en marche.

L’Amérique avance.

Il fait beau.

Ca pète au loin, mais vraiment, il fait beau.

Le premier bataillon de reconnaissance progresse en direction de Nassiriya sous le regard des autochtones…

Brad : Yes, we are the conquering heroes.

Il a de l’humour, l’Homme de glace. Comme quand on lui fait coucou, un peu plus tard, et qu’il balance : « Vote republican. » J’étais explosée de rire.
Il faut dire que mine de rien, il a les épaules larges, le bestiau. Et au sens large comme au sens figuré. C’est un peu à travers lui qu’on suit ce que c’est que d’être un meneur d’hommes dans ce genre de situation. Ici, il est à la fois supérieur et subordonné, il ne parle pas beaucoup, mais dans ses yeux (ainsi que dans ceux de Nate Fick, d’ailleurs, qui est juste un échelon au dessus), on lit énormément de choses.
Par exemple lorsqu’il retrouve un collègue dont un des hommes a été touché par un tir… ami, au passage.

(C’est un peu là qu’on se dit qu’on n’a vraiment pas envie de savoir ce que ça lui ferait si un de ses hommes à lui était blessé ou tué.)

Pareil quand ils se paument, que Brad qui est dans la première bagnole le fait remarquer mais que son supérieur à l’arrière (le grand connard très musclé) lui ordonne de continuer dans cette direction et qu’il dit qu’ensuite, oui, oui, c’est l’équipe de Brad qui s’est plantée.
Le regard que Nate et Brad échangent à ce moment-là veut dire beaucoup. Ca doit être l’un des premiers de cette espèce et il y en aura encore un paquet.

Pour en revenir aux joyeusetés qu’on trouve sur le bord de la route, je vous ferai grâce de la capture de la gosse aux jambes arrachées. Mais croyez-moi, celle-là, elle a rejoint directement les quelques fantômes, réels ou de fiction, qui viennent parfois me rappeler à leurs bons souvenirs quand j’essaye de dormir la nuit.
On remarquera qu’il faut enfin ça pour que la plupart de ces bourrins fassent preuve d’un minimum de pudeur et éteignent la caméra. Alors que Reporter, lui, il la prend, la photo. Ce qui lui vaut une superbe remarque de Ray. Alors, c’est qui les bourrins sans coeur, dans l’histoire, hein ?

Mais on se marre bien, aussi, et Reporter, il en a pour son fric dans la bagnole de Ray. Oh, difficile de ne pas tiquer quand « Stevie Wonder » s’envoie du Ripped-fuel (un brûleur de graisse qui se transforme ici en amphètes improvisées) comme si c’était des tic-tacs.

Mais nom de Zeus, que ses délires sont drôles. A chaque fois, on se dit qu’il ne peut pas aller plus loin dans le nawak, et à chaque fois, il nous donne tort. Les hurlements silencieux de Wright qui n’en croit pas sa chance de pouvoir noter perle sur perle…

Ray : Fucking dress blues commercial man. That got so many fucking dudes. Now look at us : Trombley hasn’t killed anybody, I’m half a world away from good Thai pussy, and Colbert is out here rolling around fuckbutt Iraq hunting for dragons in a MOPP suit that smells like four days of piss and ball sweat.

Et les sourires super discrets de Brad qui une fois sur deux ne commente pas mais se contente de se marrer dans son coin, c’est excellent.

Et puis Ray, il est au taquet. Je n’en pouvais plus de me marrer quand il aperçoit des Irakiennes bonnasses et qu’il se dépêche d’enlever son casque et de chausser ses super lunettes de branleur.

Ray : I see foot-mobiles. 12 o’clock, a 100 metres.

Ray : Damn ! Brad ! They’re fucking hotties ! I didn’t know hajis could be hotties ! I thought they were all camel-faced hags ! As-salaam alaykum, ladies ! Damn, homey. Better than when I was in my band !
Brad : ‘Cause they haven’t heard you play.

Et ça casse gentiment mais régulièrement. Il faut bien qu’ils s’occupent quand ils ne dégomment pas du bronzé, me direz-vous.
En attendant, Ray, plus les épisodes passent et plus je l’adore. James Ransone a une petite bouille d’une expressivité remarquable et il s’en sert de manière magnifique, dans Generation Kill. Passant de :

A :

Bref, cet épisode prend tranquillou une bonne allure de road-movie. On est contents quand on peut s’arrêter pour descendre de la bagnole et tirer un ou deux bad guys/se dégourdir un peu les jambes/couler un bronze dans les fourrés.
Entre deux, on apprend que le concours de moustaches est terminé et qu’il va falloir envisager de me raser tout ça, jeune homme. Je ne vous dis pas avec quel désespoir j’ai accueilli la nouvelle. C’est que moi, la moitié d’entre eux, je les repère à la moustache alors si vous m’enlevez ce repère pileux, je suis dans la MERDE !

Dans le clan des moustachus, j’ai d’ailleurs mes deux favoris. Doc Bryan qui est génial en plus de m’offrir toujours de très belles captures d’écran.

Et Pappy qui est adorable et qui ne la ramène jamais. Dans cet épisode, il nous démonte deux « hostiles » avec le soutien (littéral) du vrai Rudy Reyes.

(Littéral, je vous dis.)

Et pendant que les autres sont là à demander ça fait quoi de tuer des gus, Pappy, lui, il baisse le nez et il réfléchit à ce qu’il vient de faire.

Moi, j’aime bien Pappy.
En parlant de « soutien », Tony Espera m’a encore trop fait marrer lors d’une des très nombreuses conversations sur le transit intestinal des boys (« Alors, t’as bien chié ? » « Ouais, top, juste bien, ni trop mou ni trop dur ») qu’il ponctue d’un très philosophique : « Man, we Marines are so homo-erotic, that’s all we talk about. »

Dans cet épisode, on fait également connaissance avec Meesh, l’interprète, le seul du bataillon (!), qui commence toutes ses phrases par : « Il dit qu’il est très content d’être libéré par les soldats américains…  »

On comprend déjà qu’on a affaire à un personnage.

Doc Bryan : Where did we get that so-called translator ?
Nate : He told me he worked for General Mattis.
Wright : He told me he worked for the CIA.
Brad : Back at Mathilda, he said he could hook me up with a free satellite TV.

Bon, et puis dans cet épisode, on se chope de l’action, de la vraie. Des putains de combats qui vous glacent le sang, c’est la fête à la pétoire et on se demande bien comment il n’en reste pas trois ou quatre sur le carreau.

(Je ne savais pas qu’un Humvee pouvait faire ça.)

Le coup du gamin Walt sur la tourelle qui se fait avoir par les câbles, j’ai cru que sa dernière heure était arrivée.

Trombley finit par enfin canarder un gars et il en sort comme s’il venait de tirer son coup. C’en est gavant parce qu’il a vraiment de très jolis yeux.

(Qui là ne peuvent pas se résoudre à quitter le type qui est tombé sous ses tirs.)

D’ailleurs, tous en ressortent comme ivres de violence, c’est assez terrifiant. Même Wright semble ressentir cette espèce de plaisir animal à s’être fait tirer dessus…

Bref, ces dernières minutes, elles sont extrêmement éprouvantes. Heureusement qu’à la toute fin, Ray vient réveiller Brad parce qu’ils ont une nouvelle mission : récupérer un supérieur qui s’est paumé dans le noir en allant… je vous le donne en mille… chier un coup.

Heureusement que l’Homme de glace est blasé de naissance.

Posted by on Déc 26, 2009 in Generation kill | 1 comment

1 Comment

  1. Vraiment superbe comme série ! Pour répondre à une de tes interrogations de la précédente critique, ("Mais ils sont où les blindés ?") On suit ici une unité de reconnaissance, dont la caractéristique première est la mobilité, or la vitesse maximale d’un Humvee tel que le leur est de plus ou moins 100 km/h, celle du char classique de la guerre en Iraq {M1A1 Abrams} n’est que de 65 km/h… Ca fait une sacrée différence lorsque l’ennemi est sur les talons des "boys" !}

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