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101 : Strange love

Plus de doute, c’est bien un complot. Un complot de grands showrunners américains visant à me mettre, moi, la Sorcière, sur la paille. Obligée que je vais être de renoncer à mes activités professionnelles pour regarder leurs nouvelles séries à la con qu’ils ont bien entendu choisi de mettre sur les ondes en même temps ou presque. Merci, donc, à JJ, Joss et Alan. Trop sympa, les mecs, j’vous le revaudrai.

Car oui, hélas, pas de doute, je vais être obligée de regarder True Blood. Mais bon, je m’en doutais un peu. Hello, Alan Ball nous fait cadeau d’une nouvelle série pour HBO, on va peut-être pas bouder notre plaisir, hein !

Pourtant, depuis quelques semaines, je fronçais un peu le nez en pensant à cette nouvelle production. Des vampires, mais quelle idée. On en a jusque là des vampires, mon pauvre Alan ! C’est vrai que depuis que Buffy est à la retraite, on pourrait se croire tranquille, mais hé, il y a du boulot du côté de Supernatural, sans compter Moonlight (que même pas j’ai envie d’y jeter un oeil). Pour moi, Alan Ball, génial créateur de Six Feet Under et probablement auteur des six plus belles minutes de télévision de tous les temps, ici à l’écriture et à la réalisation, n’avait tout simplement pas droit à l’erreur, et les vampires, c’est quand même un terrain méga-casse-gueule. Qu’est-ce qu’on peut encore raconter sur eux, comment est-ce qu’on peut encore se montrer un minimum original sur ce sujet ? Hein, Alan ? Réponse : on ne le peut pas. Alors autant miser sur d’autres ressorts.

Pour commencer, personnellement, à part le concept « vampires », je n’avais strictement aucune idée de l’angle abordé par la série. Grand bien m’en fit : je suis tombée sur le cul dès la première minute.

C’est donc ça. Les vampires sont parmi nous, vivent avec nous, ils font même des émissions de télé et achètent leur sang synthétique chez l’arabe du coin. Tout ça depuis deux ans, aux yeux de tous.

Par ma barbe !

Au temps pour moi, donc. Il y a encore de quoi faire.
La recette est excellente : observer la manière dont la vie quotidienne s’organise entre mortels et immortels, entre déjeuners sur pattes et anciens prédateurs… un nouveau maillon dans la chaîne alimentaire, quoi. C’est génial et assez flippant d’imaginer que la présence avérée des vampires dans notre société (de merde) puisse être à l’origine de lois, de divers aménagements… et de dérapages, bien sûr. Il y a tellement à découvrir que ça m’a laissée toute frétillante.
Mais là, l’idée, c’est d’observer cette étrange société depuis un bled paumé de la Louisiane, ce qui n’est pas mal en soi parce qu’au moins, c’est la vraie vie, ou presque. Néanmoins, c’est là que ça se gâte.
Pas facile de contourner les clichés de la bourgade sudiste où tout le monde parle en améwicain-chewing-gum (avec force fucking fuck et autres joyeusetés, mais après trois mois de CW en intraveineuse, ça rafraîchit les idées), où on compte douze chemises à carreaux au mètre carré, et où ces braves bouseux s’emmerdent à cent sous de l’heure dans leur pampa. Du coup, ça fornique tant que ça peut.

Là où ça se gâte encore plus, c’est que rapidement, on a un peu l’impression d’être parachutés dans X-Men. En bonne geek, j’ai tout de suite pensé aux mutants outés par Bryan Singer. Et forcément, avec Malicia qui promène ses superpouvoirs dans un rade pourrave où elle sert une belle armée de sacs-à-vin, ça n’aide pas du tout. Ca pourrait aider si elle jouait comme une déesse, mais c’est loin d’être le cas. J’avoue qu’elle se coltine un rôle pas piqué des vers et que ce n’est sûrement pas facile de déchirer d’entrée de jeu, mais bon. (Elle est malgré tout mille fois meilleure qu’Anna Torv dans Fringe.)

Bref, Sookie Stackhouse, en plus de porter un nom importable, est une serveuse améliorée. Elle est capable de lire dans les pensées des gens, et entre nous, ça nous arrange bien. Tant qu’à se plonger dans la vie de tous ces braves gens, autant le faire dans les grandes largeurs.
C’est assez fascinant de voir Sookie jongler entre les pensées des uns et des autres, fermer le tout lorsque la cacophonie devient insupportable, rouvrir la porte lorsqu’elle y trouve son intérêt. Merci à Alan de nous épargner la pénible révélation et l’apprentissage de la maîtrise de ce genre de pouvoir. Soulagement.

Sookie évolue donc dans ce roadhouse tenu par le gentil mais timide et bien fadouille Sam, fou amoureux d’elle.

Et lorsqu’elle ne sert pas des bières, elle vit avec sa grand-mère et son frangin, grand serial niqueur. Pas de quoi fouetter un chat, quoi.
Jusqu’au jour où son premier vampire entre dans le bar. C’est Bill. (Youpi, Bill.)

Alors là, Sookie, limite elle en mouille sa culotte comme une groupie de base. On se demande bien ce qu’elle lui trouve, à ce loser de vampire sur lequel tout le monde se retourne parce que hé, oh, c’est un suceur de sang. Mais non, Sookie le trouve très bien, elle est complètement fascinée par ce monsieur. (Et moi je suis en train de lire Twilight, c’est vous dire si je baigne là-dedans en ce moment. D’ailleurs c’est mal écrit au possible, mais qu’est-ce que les gens trouvent à ce bouquin ?)

Ce pauvre Bill qui n’a pas l’air très futé pour un vampire (sont pas supposés être super-intelligents et super-beaux et super-sensibles ?) se fait tout de suite coincer par deux saigneurs, vu que le sang de vampire possède des vertus fabuleuses, et bien évidemment, c’est Sookie qui va lui sauver la mise.

J’en profite pour souligner la finesse et la beauté de la réalisation qui parvient presque à faire oublier à quel point les acteurs peinent à rentrer dans leurs personnages. Difficile de faire des miracles dans ces cas-là, d’autant qu’on se demande bien comment il pourra y avoir un jour la moindre alchimie entre Anna Paquin et Stephen Moyer, mais côté ambiance, c’est magique, on y est. C’est quand même rageant de voir de tels cadrages sublimer des acteurs si peu enthousiasmants.

On devine malgré tout que la petite vie de Sookie s’apprête à basculer d’importance dès le moment où elle choisit de s’intéresser à un vampire, entre fascination et répulsion, deux sentiments qui accompagnent toujours de manière classique le thème du vampirisme.
Habituée à être confrontée aux pensées les plus intimes de n’importe quel quidam, il ne lui viendra même pas à l’idée de dissimuler ce que lui inspire le nouveau venu qu’elle ne parvient d’ailleurs pas à déchiffrer. Et c’est là qu’on devine l’erreur. Il va falloir payer cet intérêt, sans doute le prix fort. D’abord auprès de ses amis qui ne comprennent pas qu’elle puisse faire fi de leurs conseils, de leurs avertissements, de leur attachement. Et puis auprès de tous les autres qui avaient déjà tendance à la trouver zarb et qui l’observent maintenant comme si elle était, elle aussi, un vampire.

La scène où Sookie et Bill se donnent rencard dans le bar, comme seuls au monde, avec tous les regards braqués sur eux et toutes les voix choquées qui résonnent dans la tête de Sookie est parfaite et franchement, c’est d’un romantisme féroce.

Ca tranche joliment avec la très flippante vidéo de Maudette Pickens qui se fait prendre violemment par un des confrères de Bill. Ca ne lui porte pas bonheur, à celle-là, puisqu’on la retrouve raide après qu’elle a montré ladite vidéo au frangin de Sookie, Jason.

Problème. Va falloir nous innocenter le petit frère, maintenant.

Voilà. Honnêtement, je trouve cela immensément prometteur. Je n’ai eu aucun mal à rentrer dedans, ça se regarde très agréablement et pour être parfaitement franche, j’ai beaucoup plus accroché à ce pilote qu’à celui de Six Feet Under.
Probablement parce que c’est d’un abord plus facile, que c’est plus convenu et qu’on parvient assez rapidement à déchiffrer le propos. Racisme, peur de l’inconnu, conte de fées moderne, romance impossible, passage à l’âge adulte, blablabla.
Le seul ennui, c’est que les acteurs me font vraiment peur. Anna Paquin, en particulier. Toute oscarisée qu’elle soit, je crains qu’elle n’ait pas les épaules pour supporter l’oeil très insistant de la caméra sur son personnage, supposé tenir toute la série à bout de bras.
Enfin, je vais aller regarder la suite vu que Sookie se fait un peu tabasser sur le parking. Bill va-t-il voler au secours de sa sauveuse ? Ou bien Sam va-t-il se réveiller de sa léthargie et pourfendre les gredins ?
Ah, la VEINARDE !

Posted by on Sep 21, 2008 in True Blood | 22 comments

22 Comments

  1. C’est vrai que le cast n’est pas fameux, mais la pire c’est bien Anna Paquin, qui a pourtant le rôle principal. Elle joue vraiment très très mal, et ses mimiques m’horripilent. Déjà qu’elle n’était pas ma préférée dans les X-Men, mais là quand même…

  2. En fait, je crois qu’elle est assez spé… et je crois qu’on s’y habitue… en même temps, le rôle est très très spé…

  3. Rho, c’est dommage quand même, paske dans X Men je la trouve très bien, en plus d’être super mimi, mais là si elle joue moyennement et teinte en blonde, ouille.
    Cela dit, je t’en veux, paske je vais être obligé de regarder. Si si. Tu crois que j’avais pas assez de Sarah Connor, hein ? Franchement. Faut que me concentre sur mes études moi ! LOL

  4. Ca confirme mes impressions, la scène d’introduction est géniale, la photo est belle, le background est intéressant et permettrait beaucoup de choses mais… ces acteurs !
    Vivement que Alexander Skarsgård arrive, il était excellent dans Generation Kill.

  5. Je trouve que dans l’épisode 2, ça va mieux… l’oeil s’habitue, ou ils sont moins mauvais… ou bien c’est le background qui les rend intéressant… franchement, pour moi, c’est bon, je continue. J’ai hâte de voir la suite.

  6. héhé… entame l’episode 2 en oubliant ce pilote qui selon moi se laisse regarder mais n’est pas specialement objectif. je pense que tu auras moins d’appriori sur le deuxieme episode en tous les cas j’attends l’épisode 4 avec impatience histoire de voir ce que va donner le role d’ Alexander Skarsgård sur ecran. *Bave*

  7. Je viens d’écrire plus haut que je l’ai déjà regardé. 😉

  8. Pas encore vu, c’est sur la liste d’attente.
    Par conte, je conseille vivement "Moonlight". Je n’aurais pas cru mais j’ai accroché dès le départ.

  9. J’ai accroché aussi. on sait pas trop encore où ça va, mais l’atmosphere est superbe, et l’univers est tout à fait interessant. Il y a juste quelque chose qui acroche de suite.
    j’aime beaucoup les vampires mais desfois, c’est vraiment limite comment c’est adressé. ici, c’est interessant. j’attends impatiemment la suite 🙂 et du coup, les reviews qui vont avec 😀

  10. Vachement bien comme série, je trouve.

    D’abord c’est du Ball, donc c’est intelligemment écrit (la métaphore n’est même pas dissimulée, tant la polémique sur les droits des vampires s’approche de celle des Noirs, par exemple dans les années 60, ou de toute autre minorité). Ensuite c’est également réalisé par Ball et je dois avouer que c’est génialement cadré, découpé, monté etc … (D’ailleurs je sais pas si vous avez vu le générique, mais toute l’atmosphère est synthétisée en 1mn30).

    Stephen Moyer est plutôt bon, je trouve (enfin surtout dans l’épisode 2), et Anna Paquin en fait des tonnes, mais je trouve que ça sied plutôt bien à son personnage. J’attends impatiemment la suite !

    Ps : Alexander Skarsgård c’est dès l’épisode 3, "Mine".

  11. Humpf, OEM m’a convaincu de pousser jusqu’à l’épisode 3.

  12. Bonsoir, je n’ai pas vu True Blood, mais je l’ai lu.
    D’après ce que vous en écrivez, ça a l’air de respecter assez les romans de Charlaine Harris.
    J’attends donc avec impatience la suite des reviews (et le reste du casting). Je suppose qu’on n’est pas là de voir cette série sur une chaine française. Mais peut être que l’éditeur français nous publiera la suite plus vite…

  13. Arf, Alexander Skarsgård est présent à partir du 4e seulement; on ne fait que le mentionner dans le 3.

    Dans ce 3e épisode, Paquin a révisé ses cours de diction et a amélioré son accent de bouseuse euh Louisianaise, Dawn est toujours aussi hot et encore moins habillée, Tara reste nulle, Jason reste un loser bien joué, et finalement, la série est en train de décoller.

  14. Désolé holdi, je me suis basé sur la fiche imdb de l’épisode pour annoncer un peu trop vite qu’il serait présent dès le 3ème (les crédits de l’épisode quoi…).

  15. Franchement, je me suis jetée sur l’épisode 3 dans le train ce matin, et je suis définitivement sous le charme… même si je crois avoir préféré le deuxième. Reviews le plus vite possible… 😉

  16. Malgré une indigestion de vampires ( merci Stephenie Meyer ), j’ai beaucoup aimé l’angle d’approche de la série ! Original et inattendue !
    Je serais au rendez-vous pour voir la suite, vraiment !

  17. Contente de voir que quelqu’un aime enfin! Tout ce que j’ai lu comme critique sur le net ne faisait que descendre méchamment cette série. Je commençais à me sentir très seule lol !
    Remarques il est vrai qu’il y a des crititques à faire bien sûr, mais la perfection est si difficile à réaliser (surtout quand il s’agit d’une série!)…

    Personnellement j’ai été intéressée par True Blood, parce que c’est l’adaptation d’une série de romans de Charlaine Harris (intitulée The Southern Vampire Mysterie) que j’aimais beaucoup. Alors en moins de 3 épisodes me voilà accro :S (pas biaaan la drogue!) Et là j’en suis à l’épisode 8…

    Alors les gens vous aimez toujours où ça y est ça vous a passé?^^

  18. Bon ben ça y est, je me suis mis à regarder True Blood. Je vous cache pas que ça commence à me revenir cher de visiter ce blog, je tombe toujours sur des séries que je ne connais pas et que la Sorcière me donne envie de regarder. Mon comte en banque n’apprécie pas, mais je ne suis pas rancunier donc merci quand même la Sorcière 😉

    Alors ce premier épisode il est très bien, c’est sûr. La manière de traiter le vampirisme est originale tout en gardant les aspects traditionnels de la légende.

    Bon j’ai quand même un tout petit problème avec Sookie. Mais pourquoi nous foutre une cruche pareil dans la patte d’un vampire qui a autant de classe ?
    Non parce que j’ai beau me forcer, je ne sais pas si c’est l’actrice ou si c’est son texte mais je trouve que son personnage sonne faux. Si j’avais regardé cet épisode en VF j’aurais mis ça sur le compte du mauvais doublage. Et il faut un bon moment avec qu’on s’habitue à sa présence. Plusieurs épisodes en fait.

    Sinon, moi j’ai beaucoup accroché au personnage de Tara. Et à Sam aussi. Chaque fois qu’ils sont à l’écran, je ne peux plus tourner la tête. Comme pour Bill. Très réussie l’apparence de ce vampire. Pas trop stéréotypé, tout en soulignant bien son romantisme, son côté sombre.

    Encore une bonne découverte puisque la série se bonifie avec le temps 😉

  19. Pour Sookie, normalement, tu devrais commencer à la trouver tolérable d’ici quelques épisodes. 😉

  20. Bon, ça y est, la famille Alex se met a True Blood !
    Depuis que je connais ton blog, j’ai sacrement augmente mon temps d’écran ! 😀
    On a vu le 1er épisode hier soir pour tester, je sens qu’on va bien accrocher. Je n’ai pas spécialement tique sur le jeu d’Anna Paquin, j’ai gobe le personnage de gentille crucruche qui écarquille les yeux, on verra bien a la longue.

  21. Histoire d’attendre le nouveau qui ne vient pas assez tôt, je me refait le début… C’est bizarre de voir les pièces du puzzle qui se mettent en place dès le début… 😀
    Et je veux toujours autant avoir une Mamie Stackhouse chez moi, même si elle nous cache encore du dossier !!

  22. alors en attendant la fin de la saison 2… j’ai voulu retourner aux sources et je suis tombée sur le "pilot" de la saison 1 en streaming et il est un peu différent de la version que je connaissais

    http://www.megavideo.com/?v=BMQK...

    si vous ne l’avez jamais vu… peut-être que, comme moi, vous serez surpris

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