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312 : One day, one room

Avec le Dark Side, en ce moment, on vit de grands moments de Housitude. Cinq épisodes (et demi !) en trois jours, moi, c’est bien simple, je ne suis plus habituée. Du coup, alors que de l’autre côté, il se passe quand même des choses (entre Peter Petrelli qui se met à fréquenter et Carlos Solis qui engage un tueur), eh bien moi, je pense House, je vis House, je mange House, je rêve House. J’en boîterais presque par mimétisme, dites donc.

Alors, pour cet épisode, on va faire un peu différent, parce que ce n’est pas tout à fait ce que j’appellerais un « back to normal ». Non, c’est pas normal du tout, c’est juste du gros gros délire qui tache. Et si on commence par se dire : « Youpi ! Pas de patient de la semaine, House va se taper la clinique, on va rigoler un grand coup », eh bien non, on ne rigole pas très longtemps. Juste assez pour s’échauffer un peu les zygomatiques en voyant Grego gagner des thunes en faisant des diagnostics sans les mains (Cuddy sait y faire). Et puis soudain, on se rend compte qu’une des « boring patients » de la clinique a été violée.
Vlan, retournement total de situation, House se carapate aussi vite que lui permet sa patte raide. On s’autorise un petit rire serré. Après tout, le retrouver dans une situation qui lui échappe totalement, c’est plutôt sympa, lui, qui en bon psychopathe, observe toujours plus ou moins le même mode de fonctionnement.

Il est même carrément passionnant de constater à quel point le fait de sortir de ce schéma habituel le fait flipper, persuadé qu’il est qu’il ne peut être d’absolument aucune aide à cette jeune fille, qui, enfer et putréfaction, ne veut traiter qu’avec lui.
Elle ne sait pas pourquoi, mais c’est lui ou personne. C’est lui ou le flacon de somnifères. Et comme elle finit par se le faire, ce flacon, il accepte de venir l’écouter. Sauf qu’elle ne veut pas parler, elle veut que ce soit lui qui lui parle. De lui. Aïe.

(S’ils avaient pu se choper Scarlett Johansson, je pense qu’ils l’auraient fait.)

Chose intéressante, notre sick bastard, affolé, s’en va quêter conseils auprès de ses tendres Kids. Et c’est là que chdoing, j’ai eu un flash. Foreman lui suggère de ne surtout pas lui parler de ce qui lui est arrivé, de lui dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, Cameron, elle, lui dit tout le contraire, qu’il faut en parler, qu’elle a besoin d’exorciser. Chase, toujours lamentable, ne dit rien. Bien évidemment.

Penchons-nous de plus près sur le cas Cameron. A un moment, House semble tiquer. Alors, étonnamment, cet épisode ne donne absolument aucun fait. C’est l’inverse absolue de ce qui se produit habituellement. Pas de diagnostic, pas de maladie, des médecins qui se contentent du rôle d’observateur, aucune réponse à rien. Zéro certitude. Néanmoins, j’y ai vu quelques messages. Je ne saurai peut-être jamais si j’ai vu les bons ou si j’ai vu la Vierge. J’ose quand même vous les faire partager.

Cameron : She’s gotta make this real.
Foreman : You know what we should be trying to make real or process ? The few decent moments in our lives, not the
crap.
Cameron : Maybe you’re right ! Except there’s no way she can pretend this didn’t happen, so she has no choice but to process it !!!

Et là, je ne sais pas, mais c’est comme si House percutait que s’il ne fait rien, Eve, la victime, va devenir comme Cameron. C’est très bizarre.
S’engage donc une véritable joute philosophique entre la jeune miss qui veut bien parler de n’importe quoi sauf de ce qu’elle vient de vivre, et House qui voudrait bien se débarrasser de cette tache ingrate qui n’a strictement aucun intérêt pour lui.

Une petite visite chez Wilson, notre traducteur spécialisé en langage housien s’impose histoire de nous expliquer un peu ce qui se passe.

House : I don’t know how to answer these questions.
Wilsons : ‘S a simple question. Has your life sucked ? Tell her the truth. Tell her you were shot. Tell her…
House : She doesn’t wanna hear the truth. She’s looking for something. Looking to extrapolate something…
Wilson : She’s looking to connect with you, and that’s what’s scaring the hell out of you. Tell her the truth.
House : There is no truth.

Wilson : Are we role-playing ? Am I you ? I don’t wanna be you ! ( )
House : She’s not asking for test results. She’s not asking what two plus two equals. She’s asking for my personal life experience, so she can extrapolate the law of humanity. That’s not truth, that’s bad science.
Wilson : It’s not science at all. Tell her the truth.

Autant demander à un scarabée de jouer de la mandoline. Sur ce, House s’en va raconter à cette pauvre enfant comment gamin, sa grand-mère hollandaise le maltraitait. Pas dupe, la ptiote lui fait avouer que c’est un mensonge.

Là où ça se complique encore, c’est quand Cuddy annonce à House que sa patiente est enceinte.

(On ne nous fera pas croire qu’avec une gueule pareille, il n’en a rien à battre.)

S’ajoute donc à toutes ces délicieuses conversations un débat sur l’avortement. Elle dit non, il dit si. Et ils vont prendre l’air.

House : You’re not killing your rape baby because of a philosophy.
Eve : It’s murder ! I’m against it. You for it ?
House : Not as a general rule.
Eve : Just for unborn children ?
House : Yes ! The probable exceptions to rules is the line drawn. Might makes sense for us to kill the ass that did this to you. But where do we draw the line ? Which asses do we get to kill ? Which asses get to keep on being asses ? Nice thing about the abortion debate is we can quibble over trimesters, but ultimately there’s an ice-cold line : birth. Morally, there isn’t a lot of difference. Practically, huge.
Eve : You’re enjoying this conversation.
House : This is the type of conversation I do well.
Eve : But the other type ? The personal stuff ?
House : There are no answers. If there are no answers, why talk about it ?

Mon Dieu, quelle tristesse insondable, dans cette réponse…

Un peu plus tard, elle sort cette phrase très forte : « I was raped. What’s your excuse ? »

Fiou.

Dans le même temps, et c’est là que ça devient intéressant, Cameron est elle aussi confrontée à un cas très compliqué pour elle : un vieux SDF qui vient clamser de son cancer au chaud. Un pépère seul au monde qui désire mourir dans la douleur, terrifié à l’idée qu’on oublie son passage sur Terre. Et ce vieux-là, moi, il m’a beaucoup fait penser à House. Clairement, il pourrait en prendre le chemin, s’il continue à repousser tous ceux qui lui veulent un minimum de bien. Cette déchéance-là, elle est tout à fait à portée de sa main.

Jamais Cameron ne laissera penser que ce vieux lui rappelle quelqu’un. Quand il évoque son père qui lui a prédit qu’il mourrait seul, moi, mon sang n’a pourtant fait qu’un tour… Bref, elle va honorer son engagement et le regarder mourir dans la souffrance. Sans détourner le regard.

Tout comme House qui finira lui aussi par accepter sa mission.

House : It was true.
Eve : What was ?
House : Wasn’t my grandmother, but it was true.
Eve : Who was it ?
House : It’s my dad.

Eve: I’d like to tell you what happened to me now.
House : I’d like to hear it.

Ok. Je résiste à la tentation de hurler victoire, non par modestie, mais parce que malgré l’air de sincérité qu’il affiche, je le crois tout à fait capable de raconter les mensonges les plus éhontés à cette jeune fille, histoire de l’aider… ou tout simplement de s’en débarrasser.
Il y a quelques épisodes de cela, j’avais évoqué la possibilité qu’il ait été maltraité pendant son enfance par son charmant père, et j’avoue que je suis très tentée de le croire. Parce que tout cet épisode s’apparente à une sorte de démontage de la grande machine House.
Ce qui est intéressant, c’est qu’après s’être fait baladé (enfin, pas « nous » personnellement, mais bon) dans l’épisode précédent, on aurait limite envie qu’il nous fasse une déclaration sur l’honneur (et encore), parce qu’on a un peu de mal à croire tout ce qui sort de sa bouche, maintenant.
« Believe what you want », donc.
Quoiqu’il en soit, ce jeu de miroirs entre House et Cameron, qui elle aussi affronte sans doute ce qui la terrifie le plus dans son boulot, est fascinant.

Cet épisode a été très mal noté par les téléspectateurs sur Tv. com. C’est l’épisode noté comme étant le plus faible de la saison. Ca me désole. Il a sans doute été mal compris. Moi je l’ai trouvé absolument excellent. Le problème, mais c’est le but du jeu… c’est qu’il ne nous donne strictement aucune réponse.

Posted by on Sep 10, 2007 in House M.D. | 13 comments

13 Comments

  1. Hi all.
    Ben je me désole avec toi que cet épisode soit mal noté… alors qu’il est absolument indispensable en tant qu’épilogue à l’arc des onze premiers épisodes.
    Qu’est-ce que la vérité chez House ? Les paroles et les actes ? Et la sincérité dans tout ça ? Mais en est-il capable ?
    House est d’abord un pragmatique avec deux obsessions : Comment sauver son patient ? Comment se procurer de la vicodine ?, et dans ce contexte, la vérité et le mensonge jouent un rôle équivalent pour arriver à ses fins.
    Or c’est là l’intérêt de cet épisode : il n’y a pas de patient à sauver, donc pas de réponse pragmatique, House est alors entrainé sur une terrain purement philosophique.
    Bon, sa réponse est "je ne sais pas" ce qui est bien normal pour un scientifique, néanmoins cet épisode nous offre un moment sans doute unique de sincérité chez House.

  2. Oh my god, Curtis, mais tu nous as rattrapées ! Contente que toi aussi tu l’aies vu comme ça. Je trouve que c’était très couillu, et finalement, je ne suis pas étonnée qu’un plus grand nombre soit passé à côté… les pauvres.

  3. Après la fin de l ‘arc Tritter, il etait impossible de revenir directement à la normale. Et c’est une très bonne idée que les scenraistes ont eu de faire cet episode.
    Sinon pour les gens qui ont mis une note sur TV.com, je dirai que c’est un episode qui sort du schema habituel de la serie et qui n’apporte pas de reponse clair. Du coup le telespectateur tout destabilise a deux choix : adore ou detester.

    Sinon en regardant l’episode 2 de la saison 4, j’ai eu un illumination sur le generique et les commentaires que j’ai lu recemment. Et j’ai tilté que Robert Sean Leonard il est dans le cerveau (pas au côté, ou ua dessus, non pile au milieu) et ca ca correspond au jiminy criquet que Wilson et pour House. Voilà c’etait la minute d’autosatisfaction.

  4. Moi aussi j’ai beaucoup aimé cette épisode, la relation entre la petite et House c’était fascinant.

    Pour ce qui est de Cameron…..j’avoue que j’avais rien vu de ce que tu as vu, mais là tu me fait grave réfléchir dis donc. J’pensais juste que c’était encore une fois la petite Cameron qui aidait les autres, j’avais pas vu l’éspèce de métaphore entre House et le vieux, et Cameron et la petite.

    House travaille (semble t-il) avec la jeune Cameron, alors que Cameron ce coltine la représentation du vieux House.
    Magnifique.

    Cameron violé? je ne sais pas quoi penser de cette théorie en fait.

  5. Moi non, plus, mais il y a quelque chose et on ne sait toujours pas quoi. Ca se tiendrait.

  6. C’est l’un des meilleurs de la saison, à mon avis, mais je comprends qu’il puisse dérouter. C’est agréable pourtant de voir House obligé de faire face à lui même et de réagir de façon plus franche que d’habitude. 🙂

  7. Episode très dur, mais fondamental pour notre compréhension de la perception qu’a House de l’existence. On avait bien besoin d’un peu d’éclairages après tous ses comportements de gros con des épisodes précédents. C’est une grande respiration où on a l’impression d’avaler de l’eau en même temps, parce que bon c’est pas gai quand même…

  8. Dommge qu’il ait été mal noté, pour moi c’est un des meilleurs de la saison, car très riche émotionnellement, et on peut voir autre chose que le patient du jour…

    peut-être que les gens n’ont pas trop apprécié qu’il y ait plus de parlote que d’actions dans cet épisode

  9. "(S’ils avaient pu se choper Scarlett Johansson, je pense qu’ils l’auraient fait.)"
    là, je suis d’accord, mais aussi fan de scarlett que je sois, je trouve qu’elle est tout simplement magnifique!! elle est très crédible, et elle arrive à exister auprès de House!!

    franchement, leur dialogue sont tellement interressants!! je sais pas trop quoi dire de plus!!

  10. Un de mes épisodes préférés aussi. J’attends avec impatience que tu arrives à la saison 4 ! Mais tu avances vite !
    C’est vrai qu’à moi aussi l’actrice m’avait fait penser à Scarlett mais elle s’en sort super bien. Et leur relation est magnifique.
    Pour Cameron j’avais pas vu ça comme ça mais ce que tu dis n’est pas faux. Et c’est sûr qu’on ne sait pas tout d’elle (et c’est tant mieux), comme on ne sait pas tout des autres personnages. Cuddy par exemple connaît House depuis bien longtemps et leur "amitié" n’est pas plus expliquée que ça.
    Plus on avance dans cette série, plus elle semble plus profonde. Plus les gens sont complexes. Et ça pour moi c’est signe de qualité.

  11. Pour Cam, pour une fois moi aussi j’avais tilté… M’étais dit "Cameron ? Nooon,?? si ? C’est ca l’explication ? Un vilain pas beau qui lui a fait du mal à peu près au même âge que la demoiselle ? Trop simple. Bon elle aide par ce qu’elle a un problème, elle a épousé un cancéreux parce qu’elle a un problème Et elle n’a pas été obèse. diagnostic differentiel ? Ben rien je ne vois pas (comme d’hab).A part qu’elle est un poil névrosée. Non le coup du viol ca me parait trop simple.House 1, missblonde 0"

    Quant à House, qu’il soit désarçonné n’étonne aucun d’entre nous. Reste à savoir s’il lui dit la vérité. Je pense qu’il ya toujours une connivance avec le spectateur de la part des scénaristes. Un peu comme des balises qu’ils nous mettent le long des épisodes : là il ment, là il ne ment pas afin qu’on ne soit pas trop perdu. Là la balise, je ne l’ai pas vu. Me plait à penser qu’il est sincère. Peut être à cause de Cameron ou juste parce qu’elle ressemble à Scarlett Johansson.

    Sinon sur Tv.com c’est pas des américains qui notent les épisodes ? Car les américains et la subtilité (oui c’est méchant ^^)

  12. Un excellent épisode, qui donne comme d’ab envie d’en savoir plus !!!
    La relation entre House et son père semble plus que tendue. J’ai aimé la réponse qu’il a donné dans l’episode "son of coma guy" à la question what would you tell your father : "you were right. you did the right thing". ????????????????

  13. Salut,

    Episode difficile, j’ai trouvé. On n’a pas rigolé des masses. Ce n’est pas un reproche, juste un constat.

    En tout cas, si on se rappelle que c’est une série américaine, ça secoue pas mal dans les chaumières… après l’évocation de l’euthanasie (House pour) puis l’avortement (House pour)… on ne marche pas sur des oeufs chez les Shore ! 😆

    Allez vivement ce soir pour les 2 suivants !!!

    A++

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