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503 : Mini

Franchement, je suis restée littéralement assommée par cet épisode. J’étais pourtant on ne peut plus dubitative en voyant arriver ces trois quarts d’heure consacrés à la peu engageante Mini et je me demandais bien ce qui allait pouvoir en ressortir à part un énoooorme vide. C’est là que c’est malin. Episode trois, tout juste le temps de trouver le personnage suffisamment infâme, mais pas trop, histoire qu’on puisse encore changer d’avis… et paf !
D’abord, c’est tellement bien filmé que j’ai eu du mal à résister à la fascination qui s’est emparée de moi aussitôt que j’ai mis un pied dans l’univers rose bonbon de la donzelle.

Au fil des minutes, le personnage dévoile. Premier coup de poing : le rituel matinal de la demoiselle visiblement terrifiée à l’idée de mettre une rondelle de banane de trop dans son bol de… graines.

Car voilà, Mini est parfaite et il ne faudrait surtout pas que quiconque vienne à en douter. Que ce soit son mec, ses copines, ses profs, et à plus forte raison ses ennemis.
Mini, c’est la grande blonde superbe qui fait fantasmer tout le monde y compris les profs. Et c’est comme ça qu’au fil des minutes qui s’égrènent, on découvre à quel point elle est prisonnière de l’image qu’elle s’est forgée : celle de la fille populaire, de la leadeuse qui déchire dans tout. Une vraie caricature.

Petit à petit, de manière imperceptible, on nous dévoile son vrai visage, celui d’une pauvre gosse terrorisée à l’idée de ne pas être parfaite, d’échouer dans quelque domaine que ce soit. Alors forcément, quand il est question de perdre sa virginité, c’est le trou noir. Mini arrive à bout de bonnes excuses et un moment donné et bien il faut cesser de se refuser histoire de ne passer pour une grosse coincée. Ou pire, pour une petite pucelle.
J’avoue que son regard d’effroi lorsque son mec lui rappelle qu’il serait peut-être temps de s’y mettre m’a brisé le coeur.

De même que ses « révisions ».

Et sa manière de tâter ses « bourrelets » au moment crucial.

Ou son angoisse en constatant qu’elle a pris trente grammes.

Forcément, elle est tellement parfaite, tellement dans le contrôle de tout qu’il ne viendrait sans doute à l’idée de personne de lui expliquer à quel point il n’y a rien de plus con que de faire l’amour avec son chéri. A quel point le mec va s’en foutre qu’elle pèse trente grammes de plus que la veille. A quel point c’est tout à fait absurde étant donné la longueur de jambe qu’elle se paye.
En même temps, c’est incroyablement émouvant et inattendu qu’elle place autant d’enjeux là-dedans.
Et quand on voit sa reum (qui l’élève seule, bien entendu), une sorte de Mini avec vingt ans de plus, c’est la révélation.

Cette gosse n’a juste aucune chance. Sa voie est toute tracée. Elle est obligée de devenir le copier-coller de sa mère qui lui serine pourtant qu’elle ne veut pas être comme elle. L’horreur.

Malgré tout, c’est dépeint avec beaucoup de grâce, avec une élégance et une poésie dans l’image qui, j’avoue, m’ont laissée totalement pétrifiée de ravissement. Belle leçon que m’assène Skins, sur cet épisode.
J’ai eu l’impression de cesser de respirer pendant tout le plongeon de Mini, jusqu’à son « lendemain matin ».

Car évidemment, elle finit par céder, pour la pire raison qui soit : garder son mec grâce au sexe.

Autant dire que l’échec est déjà programmé.
En outre, ce n’est pas très agréable, on s’en doute. Pauvre Mini. Privée de tout ce qu’il peut y avoir d’un peu sympa, et même privée d’un vrai « lendemain matin ».

Réduite à rentrer chez elle un peu comme le ferait une roulure de bas étages.

Croisant, comble de l’ironie, sa mère qui a elle-même découché.

On peut dire qu’à force de vouloir être parfaite, elle a bien foiré, la petite Barbie.
En tout cas, voilà une manière d’aborder la chose tout à fait intéressante. Comme quoi même pour l’anti-Marie-couche-toi-là, c’est pas gagné d’avoir une sexualité équilibrée et épanouie.
Perso, j’ai trouvé ça très vrai. Cette haine mutique face au miroir, cette souffrance cachée face à un corps intolérable et pourtant quasi-parfait, cette peur de l’inconnu, cette quête de la perfection et forcément cette suite d’échecs retentissants… ouep, c’est aussi ça, l’adolescence. Et c’est vraiment hyper plombant de remettre le nez dedans.

Sinon, pour la petite histoire, devinez qui conclut, dans cet épisode ?

Oooooh, Cousin Machin et Felindra-tête-de-Tigre !
Et Franky, je la trouve toujours aussi sympa.

(Par contre, ranafout’ de son bel inconnu.)

Bref… all in all… une belle, belle claque.

Posted by on Fév 15, 2011 in Skins | 6 comments

6 Comments

  1. Eh ba je suis bien d’accord, une belle claque, j’aime finalement beaucoup la tournure que ça prend cette saison, et pourtant c’est très bizarre parce que je n’accroche pas tant que ça aux persos. C’est un peu étrange mais bon c’est bien parti, wait and see!

    Après si il y a un truc que j’aime toujours autant c’est le mélange visuel de l’univers réel, limite froid, et du monde de chaque perso, dans leur bulle… Il n’y a que les british pour faire ça comme ça. Je ne sais pas si je suis claire mais bon je me comprend ahem XD!

    Merci pour la review Sorci 😉

    ps : complètement hors sujet, et limite je me doute que t’as pas forcément le temps, mais je me demandais si t’avais jeté un coup d’oeil à Outcasts, la nouvelle série SF made in british?!

  2. Non !

  3. mdr ^^

  4. C’est fou. Ca reste prévisible, mais l’exécution fait que l’on s’investit quand même. Tout comme Michelle était à baffer au départ… sauf que malgré les ressemblances sur le papier, les deux n’ont rien à voir au final.
    Moi qui craignais justement cette prévisibilité, je suis bluffé. Cette série monte vraiment la barre cette saison. Espérons que ça continue !

  5. je trouve que les trois générations de Skins sont autant d’écritures différentes de l’adolescence, et je retrouve de mon adolescence dans les trois…
    cette fournée est plus soft, mais m’est avis qu’elle souffre tout autant…

    pareil que toi, j’étais en apnée tout le long de la deuxième partie de l’épisode, pleine de compassion pour cette pov barbie qui passe à la casserole pour de très mauvaises raisons, et le final, ah le final, c’est affreux, la rencontre avec la mère, la claque, la vraie.

    (sinon moi le bel inconnu il me fait saliver hein)
    (on ne se refait pas)

  6. C’est dans quel épisode de quelle saison déjà stp ?

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