108 : Vick’s chip

Ah ! Oh ! Ah ! Nom d’un hanneton cagneux ! Ils sont parmi nous ! Il y a de nombreuses copies ! Et ils ont un plan !

(Cela dit, si les Terminator ont infiltré le marché des trentenaires mâles célibataires, ça explique beaucoup de choses. Comment ça, je radote ?)

Bon, ben je vous dis pas le choc quand on découvre, grâce à la puce conservée par Cameron, que Vick’s Vaporub, le cyl… euh, Terminateur, était marié ! Nandidiou, j’en suis tombée à la renverse !

Déjà, kolossaleuh rigoladeuh en voyant Derek débarquer à la table familiale en brandissant l’objet qui va ENFIN confondre la vilaine Cameron. Et le trouble que cela jette du côté de John qui fait désormais montre d’une confiance quasi-absolue (et presque inquiétante) à l’égard de Cameron.
Et genre qu’est-ce qu’on fait, les mecs, si là tout de suite, elle décide que bon, finie la rigolade, moi, je liquide tout le monde ?

Hein ? HEIN ???

Bref, la manière dont cet épisode se roule, s’enroule, se déroule autour de cette question de la confiance, du danger de proximité, de la vie de tous les jours au côté d’un monstre, j’ai trouvé ça assez magistral. Même si quelque part, j’ai un peu de mal à entrer plus profondément dans la série.
Le fait que ce soit John qui tente de décrypter cette puce (pour une raison qu’on pourrait qualifier d’anecdotique tellement je n’y ai pas prêté attention), c’est excellent. Lui, découvrir de ses yeux qu’un Terminator a été marié, qu’il a su tromper une humaine, s’en faire aimer, se montrer tendre, attentionné… tout cela, on le voit en même temps que lui, et j’imagine que tout comme lui, on espère que ce soit possible, pour un modèle aussi avancé, de ressentir des choses. Surtout après la scène finale de l’épisode précédent.

D’autant que John, sans être tout à fait dans la situation de l’épouse de Vick’s Vaporub, ben lui aussi partage en quelque sorte sa vie avec une de ces créatures. S’il n’en partage pas le lit, il partage néanmoins son quotidien. Et même pour un individu aussi averti que lui, forcément des liens se forgent, même s’il s’en défend.

Malgré le coup de la puce escamotée, Cameron se montre tellement protectrice, tellement attentive à tout, lui épargnant même certaines frayeurs, un peu comme le ferait une grande soeur… bref, leur relation est troublante, et j’imagine que la réponse aux questions qu’on se pose à ce stade de la série sur la nature de cette relation sont forcément dans le futur. Si John lui-même envoie Cameron pour protéger son jeune lui, il doit bien y avoir une raison.

Et puis il y a Derek et Sarah, à qui les machines ont déjà trop pris, et qui ont toutes les peines à les tolérer. Qui se croient au dessus de la crédulité de Madame Vaporub. Et qui m’amusent, ma foi, tellement ils arrivent à être semblables, dans le passé comme dans le présent. Echangeant leurs souvenirs sur leur vie passée.

Et le reste.

Derek : You think you’d know ?
Sarah : I know I’d know.

Forcément, c’est dans leurs dialogues et dans le parallèle avec ce qu’on découvre de la vie de Vick’s Vaporub qu’on réalise la menace que peut représenter Cameron, déciderait-elle de virer du mauvais côté.

Sarah : He gained her trust, made her believe he was human, and then killed her.
Derek : That’s what they do.

Brrrr.

Et tout ça alors qu’on assiste à la recherche méthodique de Cromartie qui écume tout ce qui se fait en matière de lycées. Et pour qui les dommages collatéraux ne pèsent visiblement pas très lourd.

Cromartie : Thank you for your cooperation.

Oh ben de rien, mon brave, repassez quand vous voulez !

Et ma foi, ça se joue à pas grand-chose. Au fait que Cameron ait la cote auprès de certains garçons… et qu’elle sache jouer de son charme, d’une manière sans doute pas si éloignée de celle de Vick’s Vaoporub.

Merci, Morris !!! Merci de te faire berner aussi facilement par une machine !

Sans compter que tout cela se passe dans le cadre de « pizza-day », ce qui renforce encore plus le fossé entre le quotidien et le combat de tous les jours que mènent nos héros. A moins que ça ne nous montre encore une fois à quel point justement, les deux sont indissociables. Enfin, pour presque tout le monde.

Sarah : Have fun at school. It’s pizza-day. I read the newsletter.
Cameron : Isn’t pizza-day tomorrow ?
John : Yeah.

Oué. Bon.

Enfin, il y a cette scène incroyable. Où il faut retirer la puce de Cameron pour infiltrer je-sais-plus-quoi pour foutre le bordel dans les feux de circulation histoire de voir si c’est important pour Skynet, bref, j’ai rien compris. (Par ici le bonnet d’âne !)

Et ça, John ne laisserait personne d’autre le faire.

Franchement, ça, c’est une scène interminable. Et très très troublante. C’est une machine, quoi. Et lui, merde, il a quinze ans. Mais je sais pas. C’est trop bizarre. Ca doit être le fait de la voir se mettre du vernis à ongles, lui faire des clins d’oeil, tout ça… En plus, ils ont leurs secrets, maintenant.
Dans cette scène, on comprend à quel point il a une vraie tendresse pour elle. Si elle le trahissait, ça lui briserait le coeur.

Cameron : It’s okay, John. It’s not the first time we’ve done this.

Et pendant ce temps, à une distance respectable… blablabla.

Derek : Maybe it’s not the Turk that created Skynet, maybe it’s her. Maybe it was her plan all along.
John : She’s a machine. She doesn’t have a soul and she never will. You don’t have to trust her, you can trust me.

Waoh. Percutant. Et assez perturbant. Tout autant que ça.

D’ailleurs, la prophétie de Derek fait froid dans le dos.

Derek : Some day, one of these things will kill you.
John : It’s not gonna be this one.

Bon, bref, youpi, foutons le dawa dans la circulation, on est trop contents.
Allez, rebranchons la loupiote.

Et sérieux, John… laisse pas tes mains traîner trop longtemps…

Ouais… trop parfaite pour être vraie. A quoi ça tient, hein, l’humanité ?

Enfin tout ça pour dire que ça m’a beaucoup travaillée, ces scènes-là.
Bon, je dois avouer que la scène de la douche m’a un petit peu travaillée également.

Merciiiiii !

Sarah : You lie to me again, I’ll kill you.

Oui, bon, elle va pas faire chier, hein.

Et alors que pendant tout l’épisode, on s’attendrirait presque sur le fait que non, Vick’s Vaporub n’a pas tué sa femme comme on le pensait… eh ben, sous une autre douche…

Si.

Balayant au passage tous nos espoirs.

Et ceux, sans doute, de Sarah.

Il y a encore quelque chose qui m’empêche de trouver cette série géniale. C’est vraiment regardable, mais j’aimerais être plus enthousiaste, et je ne le suis pas. Là, c’est très bien mené, mais je trouve que les enjeux sont trop complexes. Cette histoire de feux de circulation, on a du mal à saisir le rapport avec la choucroute. Il manque un truc, ça paraît trop loin. Les films reposaient surtout sur l’action, et ça marchait plutôt pas mal, mais là, tout miser ou presque sur la réflexion et l’anticipation… il y a un trop grand décalage, je crois, et c’est lié au concept de départ. Je ne suis pas sûre que la série puisse survivre longtemps de cette manière. J’aime bien l’ambiance et tout ce qui pèse sur les personnages, mais hormis un ou deux Terminators énervés, ça manque d’immédiat, de vraie urgence, alors qu’on voit Sarah et John s’exciter dans tous les sens. C’est zarb.

Une chose est sûre, c’est pas mal écrit, de manière assez mature, donc ça j’aime bien. C’est bien filmé, et il y a suffisamment de parallèles à tirer pour que ça me donne envie de me creuser la cervelle dix secondes.
Et comme j’ai fini la saison 1, j’enchaînerai assurément sur la deuxième. Mais… y a un truc qui me dérange. .