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107 : A time to hate

Ouuuuh… cette fois, c’est parti mon kiki ! C’est ce qu’on se dit dès les premières mesures de Shoop shoop song qui démarre avant même que l’image arrive. On sait déjà qu’on va remonter loin. Et c’est le cas.

Et je ne m’extasierai jamais assez devant ces flashbacks tellement si bien soignés. Très propres, ceux de 1964. Et réalistes jusque dans les moindres détails. Les ourlets de pantalon très hauts, les coiffures de ces dames, l’oeil de biche…

Visuellement, c’est la perfection, ces quelques petites secondes d’insouciance. Avant qu’on se retrouve dans un bar gay… à l’extérieur duquel le petit base-balleur du début est retrouvé raide.

Bref, être homosexuel dans les années 60 ! Cold Case se lance dans l’étude sociale ! Et il y a de quoi faire, nom d’un bouchon. Parce qu’on va quand même découvrir au fur et à mesure que l’enquête a été bâclée, que les parents ont laissé pisser parce que leur fils était homo, et que le pauvre gars, il n’a même pas eu droit à son petit carton bien rangé à côté des autres. Nix, nada.

Heureusement que pour équilibrer un tout petit peu, ça s’éclate à la Crim’. Alors là, le harem masculin de Lil’ est au complet. Ca rigole, ça glousse, ça blague, bref, c’est la grande rigolade, là-dedans.

Très intéressant, le jeune Valens. J’aime beaucoup le regard très intense qu’il a lorsqu’il s’agit d’interroger des témoins. Immobile comme un prédateur qui attend l’instant propice, les yeux qui transpercent, cherchent la faille. Fascinant.

Il commence à sérieusement se prendre au jeu, le loustic, après les quelques valses hésitations de l’épisode précédent et les légers recadrages de Lilly.
Et puis cette histoire qui commence en 1964 et qui se finit en 2003, c’est juste magnifique. Une histoire d’amour complètement tordue et contrariée entre deux hommes, l’un futur juge ne voulant pas ternir sa réputation, l’autre assez courageux pour vouloir tenter de vivre tout ça au grand jour. L’un finit juge, et l’autre tabassé à mort dans une ruelle.
Et puis il y a tout le contexte : les parents qui ne veulent pas comprendre, la fiancée qui surprend un baiser, les descentes de flics qui veulent casser du pédé, le bar gay où une lumière rouge indique aux clients quand il faut faire semblant d’être hétéro histoire de ne pas se faire saigner comme un porc…
Et pléthore de seconds rôles superbes. La fiancée…

La mère…

Le juge qui rencontre donc la mère de son amoureux après quarante ans de silence…

Le vieux drag-queen, Tinkerbell, mon préféré…

… qui répond à Scotty, curieux de savoir pourquoi il persistait à s’habiller en femme quand ça ne lui apportait que des baffes dans la gueule : « I never was a practical girl. »
Une scène pleine d’humour et de tendresse… mais qui fait froid dans le dos, comme tout le reste de cette exploration de la vie et de l’époque de Daniel Holtz, mort parce que tout le monde a détourné les yeux, y compris son amant. Et un flic aujourd’hui lui-même père d’un jeune gay et pour qui la libération sera sans doute la plus grande puisque c’est lui qui parvient à identifier les coupables.

Bref… c’est une bien piètre review pour dire à quel point j’ai trouvé cet épisode magnifique, désespérant et enthousiasmant… Cold Case devrait vraiment faire ça plus souvent. Se pencher sur un petit bout de l’Histoire au moyen d’un fait divers, le placer sous la loupe, et exploiter le contraste entre notre époque et celle choisie. Il y a tellement de possibilités que la tête m’en tourne. Non, si les créateurs savent où ils vont, il y a de quoi tourner à l’infini sans jamais épuiser le filon. Je croise les doigts.

Posted by on Août 9, 2008 in Cold case | 2 comments

2 Comments

  1. Yes, yes, yes …. on en veut encore plus des review comme celle-ci .

    Cela fait déjà un bail que j’ai vu l’épisode en question mais en te lisant je me suis refait le film…… Encore , siouplait Madame la Sorcière.

  2. A partir du moment ou Scott Valens arrive, la série prend son envol ; le duo Lily/Scott Fonctionne de suite très bien ; la complicité s’installe immédiatement… Les deux acteurs doivent s’entendre à merveille dans la vie pour en arriver là.

    C’est tout de suite autre chose que le duo Garev(j’en ai même oublié le nom de son perso dans CC)/Lily Rush… Ca collait pas (ou mal.

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