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A.P. de la caricature: My Name Is Earl

Oyez, oyez, voici de quoi vous repérer dans mon espace hebdomadaire.
Sous l’acronyme « A.P. », se cache le thème abordé dans la semaine. Ici et aujourd’hui, ce sera donc A Propos de la caricature.

Vous donc, qui ne cliquez compulsivement sur le bandeau du blog que dans l’espoir angoissé de voir apparaître la dernière review du dernier BSG tout droit sorti du four, vous pourrez ignorer tout ce qui commence par Semaine de, A.P. de, Le monde selon, ou encore Pourquoi, …? (et d’autres encore à venir, j’essaye de laisser quelques surprises à mon très probable seul et unique lecteur).

De même, si tout ce qui a plus de 3 mois n’est plus de la télé pour vous, passez votre chemin, ici on déterre des vieilleries, parce que les vieux trucs, c’est cool.

Nous commencerons donc par illustrer notre propos (vous avez vu, pluriel de majesté, je m’éclate) sur la caricature grâce à My Name is Earl, et attention le pilote s’il vous plaît (oui je sais il a deux ans. Je m’en fous).

La caricature, thème central de cette série, commence pas le choix des personnages. Voici donc, en plus-du-tout-exclusivité, nos charmants péquenots plus mignons les uns que les autres:

– Earl:

Notre héros, avec une bonne tête de vainqueur! La moustache toute droit sortie du Dakota du Nord des années 30, l’? »il glauque, la truffe humide et le visage inexpressif, il fleure bon le rien. Le vide, quoi.

– Randy, le petit frère:

Toute barbaque dehors, le Marcel sexy qui moule le poil. Glamour.

– Joy, l’ex-femme hystérique:

Comme vous le voyez, plutôt pas mal, de grands yeux bleus, ça pourrait être une bombe. Mais comme vous pouvez également le voir, ce n’est pas sa distinction et son élégance qui vont l’épuiser avant l’âge.

– Crabman, le nouveau mec de l’ex-femme:

Parfait prototype de l’adepte de la fumette qui a grillé ses derniers neurones autour de 14 ans, il est pourtant, et ce dès le pilote, authentique et charmant. Surprenant, vue sa quasi-totale absence à l’écran et sa seule et unique réplique (à savoir, Hey, Earl!. Waow, ça c’est du dialogue…). La cool attitude la plus excessive jamais vue!

– on arrive dans les personnages récurrents:

Patty, la prostituée de jour. Qui a son spot à l’arrêt du bus scolaire. La grande classe, mais à l’instar de la plupart des autres personnages, hautement sincère et entière.

Catalina, l’hispanique en situation irrégulière faisant des ménages. Et super sexy, of course.

Voilà pour la caricature de personnages. Des caractères brossés suivant un seul angle pour chacun, à eux tous ils représentent le panel du péquenot américain que tout bon européen (ou plus probablement tout bon New Yorkais sortant de Carnegie Hall) peut avoir à l’esprit. Donc, à priori, pas de finesse là-dedans, que du cliché.

Que nenni!! Car voilà qu’arrive la caricature de situation. Et là, la série trouve son ton.

Car il y a la liste. La sacro-sainte liste des mauvaises actions que Earl veut réparer afin de satisfaire Mister Karma (il est persuadé que Karma est une personne toute-puissante le punissant pour ses mauvaises actions et le récompensant pour ses bonnes. Actions. Toute ressemblance avec un barbu habillé en toge blanche est fortuite.)

Numéro 44 de la liste: Kenny.

Kenny, le mioche gringalet qu’Earl a terrorisé et maltraité pendant son enfance.

(…. mmmmhhh, c’est mignon les enfants hein??)

Earl et son frère, voulant aider un Kenny adulte renfermé, isolé, et toujours aussi gringalet, lui offrent une après-midi de jeux pour adultes avec Patty (gloups!).
Mais voilà-t-y-pas qu’on découvre que le pauvre Kenny est gay. Et ce, au fin fond d’un bled de péquenots en plein Dakota du Nord (je sais c’est pas dans le Dakota mais ça me fait marrer, moi, le Dakota du Nord.) Pas de chance, Kenny!

Angoisse, sueurs et tachycardie pour nos deux amis confrontés à une toute nouvelle situation. Nouvelle, donc ingérable.
Et ces crétins se mettent à courir, de peur que des tentacules lui sortent des narines peut-être??? 😀

Bien sûr, Earl et son frère finiront par trouver un terrain d’entente avec Kenny, une fois la peur surmontée. Earl aura effectué sa pénitence envers Kenny, et nous pourrons aller vers un autre malheureux de la liste.

Ici, on va jusqu’au bout de la dérision et du cliché, et les choix semblent assumés. Parodie parfois grotesque (ici grotesque au sens historique du terme, c’est-à-dire une figure caricaturale ou fantastique, représentant des ornements capricieux, des figures fantastiques et qui provoque le rire par son extravagance…) de l’Amérique profonde et isolée, qui grâce à cette karma-liste, peut se coltiner à toutes ses contradictions. Et démarrer sur l’acceptation d’un gay dans cette micro-société, je trouve ça particulièrement courageux. D’autant plus que les personnages restent cohérents avec eux-mêmes, ils ne comprennent toujours pas cette « attitude » de Kenny, mais ils lui trouvent une place dans leur entourage lointain. Rien ne plus n’était nécessaire, et surtout rien de plus n’aurait été crédible.

La sincérité des personnages fait le reste, et permet à la caricature d’être suffisamment tendre pour ne pas être cruelle. Juste drôle.

15 Comments

  1. Ah, que c’est reposant, les mercredis ! 😀 (Bravo, en tout cas. Rigolo, bien écrit, complètement différent, mais à la hauteur de mes exigences. Soldat, nous sommes fiers de vous !)

  2. Ah, l’Amérique profonde… Je parie que dans cette série les gens s’accostent avec des "howdy y’all ?" 😀
    (ptain la moustache de Frank Zappa elle en jette, tout de suite ça plante un personnage, surtout avec l’oeil bovin).

  3. "Rigolo, bien écrit…" Merci merci merciiiiiiiii *s’envole d’extase*
    Et attention: écrit par une scientifique pur sucre! Aucune étude de lettres, jamais de rédactions… c’est un rôle de composition!!

    pekA: effectivement, c’est exactement le genre des personnages de parler comme ça. Je suis assez persuadée que la saison 1 te plairait beaucoup, à l’occasion tu devrais essayer…

  4. Mais non, mais non, tu n’as pas qu’un seul lecteur!!!

    (je vais finir par vexer la sorcière à ne pas poster sur ces reviews mais partout ailleurs… Désolée mais c’est parce que je suis trop en retard sur les séries et je commente pas ce que je ne vois pas, même si je lis…)

  5. Mais non, mais non, y a pas de souci. 😉

  6. Viva Margie !!!!

    Un post bien écrit, ce n’est pas une révolte mais une révolution !!! LOL

    *pourvu que la Sorcière soit à court de sortilège*

  7. Grrrmmmmmmmlllll ???

  8. quand je disais que c’était que du bonus!!

    bon, en effet, cela fait un certain temps maintenant pour le pilote…
    je me souviens d’avoir vu en grande partie la saison 1 lorsqu’elle est passé sur Paris première, et j’avais pas mal aimé les personnages!!
    le coup de la liste, il la commence dès le début?? avant ou après le ticket de loterie?

  9. @ Raoul: il fait sa liste sur son lit d’hôpital, après avoir perdu son billet de loterie à cause de la vieille qui l’a renversé. Il tente le coup de la bonne action, et retombe par miracle sur le billet de loterie.
    CQFD, Karma existe!!

  10. Vous ne seriez pas soeur ou meilleures amies sorcinette et toi ?
    (A moins que la sorcière ne souffre de dédoublement de la personnalité…)
    Je dis ça à cause de la complémentarité de vos billets aussi sympathiques à lire…

  11. On n’est pas soeurs (la nature n’est pas aussi généreuse, hélas) et c’est vrai qu’on me demande souvent si le Dark Side, c’est pas un peu moi… 😀 Mais ouais, on est un peu BFF, en fait… Hein, Maaaaarge ??? En fait, on est le jour et la nuit, dans la vraie vie, ça doit être assez bizarre, vu de l’extérieur…

  12. Oui c’est tout à fait ça, nous ne sommes jamais que deux variations d’un même mode…
    Mais en version "difficile à imaginer en vrai", ça doit vraiment faire bizarre cette association de Bip bip et de Coyote, de Tintin et du capitaine Haddock, de Boule et de Bill, de Laurel et de Hardy, de Thelma et de Louise….

  13. Putain, t’es levée tôt ! Et moi tard… (Ah, vous voyez ? C’est comme ça que ça marche !)

  14. Arf! Oui levée tôt, obligation professionnelle. Mais je sens que ça ne va pas durer, une petite sieste va s’imposer si je ne veux pas m’endormir où tu sais…

  15. Oh si, oh si, qu’on rigole !!!

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