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204 : TB or not TB

Etre ou paraître. Pas mal comme trad, pour un titre français. Autant le plus souvent, c’est d’une facilité à pleurer, autant là, ils se sont creusés la tronche deux minutes.

Patient du jour, le docteur Sebastian Charles, qui voue sa vie à sauver celle des petits Africains qui souffrent de la tuberculose. Bien évidemment, la scène d’ouverture, avec tous ces braves gens l’accueillant comme le messie, n’est pas du tout anodine.
Pas plus que la suivante où, d’un coup de seringue vengeur, il sauve un enfant d’une mort certaine, sous le regard mouillé de tout le village.

Zut, du vomi sur mon canapé. Ah, heureusement, il est déhoussable. C’eût été fâcheux.

Ahum ! Là, on attend que House nous éternue un virulent : « Hypocrit ! ».
C’est une urgence, docteur.

Oh ben oui, bien sûr. Comme il ne ressemble déjà pas du tout à mon patron et qu’il ne se sape pas du tout pareil, ajoutez à cela les Converse, histoire de ne pas du tout compléter le tableau !

Arf, arf, arf, comme on se doute, il se fait accueillir, le bellâtre.

A peine House l’a-t-il viré du bureau histoire de le traiter d’idiot tranquillement, comme il le dit, qu’explose le débat.

House : The nameless poor have a face, and it’s a pompous white man.
Cameron : Yes, what a jerk, saving all those lives like that.

On n’a pas fini d’en reparler.

Mais du côté des consults, c’est pas mal non plus. Notamment chez cette dame qui se plaint de ses sinus, et qui présente d’impressionnantes griffures sur les mains. Chat, en déduit House. Nouveau chat. Celui de sa maman décédée. Et comme cette ingénue refuse les corticoïdes et demande s’il n’a pas autre chose à lui donner, plutôt :

House : If you live by the river, I’ve got a bag.

Après cette scène hautement rigolue, le débat continue pendant les examens du doc Sebastian. Depuis le début, House soutient qu’il n’a pas la tuberculose. D’ailleurs, s’il avait la tuberculose, on voit pas trop pourquoi House s’intéresserait à son cas, hein ? Bref, cela nous amène à cette conversation très intéressante entre House et Foreman. Je remarque que c’est souvent entre eux que les débats sont les plus intéressants.

Foreman : You figure that anybody that gives a crap about people in Africa must be full of it ?
House : Yes. There’s an evolutionary imperative why we give a crap about our family and friends. And there’s an evolutionary imperative why we don’t give a crap about anybody else. If we loved all people indiscriminately, we couldn’t function.
Foreman : Hmmm. So, the great humanitarian’s as selfish as the rest of us.
House : Just not as honest about it.

D’apparence, ce mec, c’est quand même tout le contraire de House. Et pourtant, les réactions des autres face à lui sont assez surprenantes. D’abord Cameron, qui se fait draguer sévère par le bellâtre, et limite débaucher. Ah ben ça, on se doute bien qu’une jolie pépée comme ça, il se l’emmènerait bien en Afrique, le sauveur du monde.

Ironiquement, Chase, lui, hurle à l’hypocrisie, sans même qu’on lui demande son avis. Vraiment rigolo. Enfin bon, Chase, s’il y a une petite méchanceté bien lâche à asséner, il est toujours dans le coup, à ce que j’ai remarqué. Evidemment, comme il a l’oeil charmeur et la bouche amoureuse, on ne lui en tient pas longtemps rigueur. N’empêche que c’est un petit con.

Autre consult’ mémorable, celle de Foreman qui doit endosser l’identité de House vu que celui-ci n’a plus très envie de jouer au docteur. Il reçoit donc une dame avec laquelle il se montre aussi malpoli que son noble supérieur.
La dame finit en larmes chez Cuddy, qui fonce agonir House d’injures et lui demande de lui présenter ses excuses.

Cette scène se passe à la cantine. Et on assiste médusés à la filouterie du jour. Cette espèce d’imbécile se prend un steack long comme le bras et le recouvre consciencieusement de salade, avant de passer à la caisse.

House : Just a salad today. Big breakfast.

Pendant ce temps-là, l’héroïque docteur Sebastian nous fait une scène digne de la comédie française. Pourquoi prendre ces médicaments qui coûtent si cher et que les petits Africains, eux, ne peuvent pas avoir, hein ? Je vous le demande ?
Et surtout, pourquoi souffrir en silence quand on peut rameuter la presse ?

Entre temps, House est passé le ridiculiser en montant le chauffage et en foutant son portable dans les chiottes. Après tout, s’il veut être traité à l’africaine, allons-y. Faut dire que ça a dû l’échauffer un peu de voir Cameron tenir la mimine de l’autre trou du cul, là. Quelle idée, aussi.

Et bien lancé, je dois dire que j’ai adoré sa manière de répondre à la presse au téléphone.

House : In my opinion, doctor Sebastian Charles is an idiot. Yeah, you can quote me. C.U.D.D.Y..

Et les Kids ont du mal à ne pas pouffer de rire.

Cet homme est abject. Le problème, c’est qu’il est drôle.

Vlan, donc, l’hosto se retrouve envahi de journalistes, pour une conférence de presse vibrante donnée par le malade.

Conférence de presse à laquelle House assiste devant son écran préféré, celui de la chambre du pauvre comateux, toujours le même.

Sur ce même écran, il remarque que le malade transpire un peu trop pour être honnête. Tout boitillant, il s’en va voir ça de plus près. Sebastian nous gratifie d’un superbe arrêt cardiaque. Et House d’un retentissant :

House : It’s not TB !

Hop, encore une intervention à la con, avec de jolies injections auxquelles on assiste de l’intérieur, très chouette. Pis à l’extérieur, c’est pas mal non plus.

On dirait des superhéros !

Sortis de là, bon, l’air de rien, House demande à la dinde si elle va sortir avec ce grand con, maintenant qu’il l’a sauvé.
Et elle est trop trop ravie qu’il lui pose la question.

Bon, allez hop, faut pas oublier qu’il est toujours supposé s’excuser auprès de la patiente qu’il a soi-disant rudoyée. Mais comme dans cet épisode, tout tourne autour de l’image, voici comment s’y prend le prestidigitateur.

D’un habile coup de canne, il écrase le pied de la dame, et se retourne avec son air le plus contrit, lui, pauvre boîteux maladroit.

La patiente, après avoir poussé un grand cri, aperçoit la canne et la patte et redevient tout de suite très sympa… Condescendante, me souffle une petite voix.

Cuddy, de l’autre côté de la vitre, aperçoit la scène. House se tourne vers elle et articule très fort un « I’m sorry ! » absolument puant.

La patiente est confuse, non non, tout est de sa faute, vraiment, elle aurait dû faire attention. (Mais bien sûr !!!)
House en rajoute une dernière couche, lui déballe un sourire factice avant de lui serrer la main devant tout le monde.
Surtout devant Cuddy, d’ailleurs.

Et de l’autre côté, Cameron joue les pompom girls.

Et voilà, il a fait son cirque, il est content. Cuddy y a cru dur comme fer.

Et forcément, après ça, Cameron s’en va décliner l’offre du valeureux docteur Sebastian. Non, sérieux, on se marre vachement plus à Princeton Plainsboro où on mange pour pas cher et où le spectacle est de qualité.

Petite conversation intéressante, à la fin, entre Wilson et House, comme souvent, alors qu’ils observent le docteur S. accueilli par son fan club médiatique.

House : It’s not about the kids dying every 8 seconds, it’s about the media stroking. Adulation and pats on the head.
Wilson : That’s your problem with him, isn’t it ?
House : Look at him, he loves it. Eats it up.
Wilson (regard appuyé) : Yeah, the man actually enjoys what he does.

Et la pirouette pour s’en sortir :

House : Listen, I saved his life. That means I get credit for every life he saves from here on out.

Ce qu’il y a de bien, c’est qu’au final, on se retrouve quand même avec d’un côté un gros con qui sauve 30 malades par an mais qui se fout comme d’une guigne de l’opinion des autres sur lui, et de l’autre, un père la morale qui en sauve des milliers et qui se gargarise de l’image qu’il donne de lui-même aux médias.
Lequel des deux a raison, dans sa démarche ? Ni l’un ni l’autre, probablement. Même pas utile de choisir.

C’est justement ça, l’intérêt de cette série. Sous des airs de « patient of the week » show, elle nous pose de vrais cas de conscience. Je pense que derrière le côté cosmétique de cette série, il y a une vraie dimension philosophique. C’est probablement pour ça que les personnages sont tous aussi différents. Pour qu’ils apportent chacun leur vision différente au débat de la semaine.
C’est vraiment formidable.
Parce que même lorsque le patient n’est pas très intéressant, où que House est moins en forme, il y a toujours quelque chose à en garder, de l’épisode du jour.
Quelle clâsse.

Posted by on Août 9, 2007 in House M.D. | 26 comments

26 Comments

  1. hé mais le docteur Sebastian, c’est Burger de Sex and the city !
    j’ai reconnu sur une de tes caps !

  2. Ah ben bravo, parce que j’en ai pourtant pas mis beaucoup de lui ! 😀

  3. Tiens, petite question : un pote envisage d’acquérir le coffret de la saison 1, et il se demande s’il y a de bon bonus dedans ? Verdict ? Est on lésé sur la marchandise ?

  4. Rien d’inoubliable, mais oui, quelques petits bonus sympatoches.

  5. Le coup de la canne et de l’excuse, c’est fantastique, à pisser de rire !

  6. Ce que j’adore, c’est qu’il est vraiment capable d’avoir l’air sympa… sauf qu’il ne l’est pas ! 😀

  7. "hé mais le docteur Sebastian, c’est Burger de Sex and the city !"
    Rho, je savais que je l’avais vu quelque part …

    Purée, sorcinette, à force de voir tes reviews, ça commence à me donner envie de voir la série.
    Moi qui avait regardé 2-3 épisodes et qui avait trouvé ça nul et pas drole du tout (je suis surement tomber sur les mauvais épisodes, je ne sais pas). Pffff …

    Au boulot, j’ai un collegue qui refuse de voir BSG et qui adore House. Moi je veux pas lacher sur House avant qu’il ne voit les BSG …. Beueueueueuh c’est malin.

  8. Fonce, Soso, c’est vraiment bien, et très drôle, et pourtant, je suis très difficile, en trucs drôles. Je peux même te prêter les DVD, si tu veux, vu que j’ai fini la saison 1. 😉

  9. Ben moi je veux bien 😀
    C’est gentil !!

  10. Par contre, soit faut que tu passes avant jeudi, soit faut attendre la fin du mois parce que… je risque de pas être là… 😉

  11. Oki, ben je suis encore en vacances jusqu’au 21. Donc je peux passer quand tu veux 🙂 (enfin presque lol)

  12. Mercredi, ça m’arrangerait, j’aurai peut-être fini ma cuisine ! 😀 Tu te souviens d’où j’habite ?

  13. Euh, je crois que oui. Je ne sais pas le n° par contre.
    Et j’ai le droit de passer le matin ?

  14. Malheureuse ! 😀

  15. Hum, je pensais juste avant midi, pas 8h du mat’ on s’entend.
    C’est que l’après midi, mercredi, j’ai après midi wii avec un couple d’amis et je ne sais pas exactement quand et combien de temps on va en faire …
    A moins qu’un tennis sur wii te tente ??

  16. J’aimerais bien, mais j’ai vraiment pas le temps, je suis débordée de boulot, et va falloir que je m’occupe de la nouvelle cuisine. Mais tu peux venir pour l’apéro (ou le café, en fonction de ma forme) vers 11h30, y a pas de souci. Et j’habite au 6. 😉

  17. Va pour 11h30 mercredi 😉
    Je peux même rien te preter en échange, t’as tout …

  18. C’pas grave ! 😉

  19. "House : Just a salad today. Big breakfast."
    Tout simplement gigantesque. Le genre de phrase qui me fait appuyer sur pause pendant une trentaine de secondes pour me marrer comme un con.

    Une recherche de cette phrase sur Google (!?) m’a amené ici. Vu la date du billet j’en conclus que je ne suis pas le seul à rattraper mon retard sur House MD du fait du néant séries du mois d’août ! 😉

    Un billet bien écrit (tout du moins jusqu’à cette phrase, j’ai encore la fin de l’épisode à regarder…). Et que vois-je sur le côté ? The 4400 ? Battlestar Galactica ? Dead Like Me !? Dexter ? Drive ? Firefly ? Heroes ? Lost ? Prison Break ? Stargate ? 24 ? Veronica Mars ?

    Je repasserais, c’est sûr !

  20. Willkommen ! 🙂 La fin de l’épisode est grandiose ! 😀

  21. "Non, sérieux, on se marre vachement plus à Princeton Plainsboro où on mange pour pas cher et où le spectacle est de qualité."
    Ce que j’adore, c’est que non seulement je me bidonne en voyant l’épisode, mais je rigole encore plus en lisant la review ! 😀

  22. Eh ben on avance vite, chez Mr et Mme Alex ! 🙂

  23. Oui ! 😀 Trois épisodes aujourd’hui, vive les dimanches ! 😀

  24. Et puis j’oubliais : la crise de rigolade quand on retrouve nos deux compères tranquillement installés devant la télé dans la chambre du comateux ! 😀 Ah ça y est, ils ont leurs petites habitudes, et Wilson n’aura pas protesté longtemps ! 😀

  25. Wilson, et je n’en démordrai pas, adore se rouler dans la fange avec House. C’est sa caution crapuleuse. Il proteste pour la forme, mais au fond, il envie à son pote ces petits plaisirs « honteux ». 😀 Quel bonnet de nuit, ce Wilson ! Je suis sûre que si Cuddy les chopait, là tout de suite, il ferait ses yeux ronds et bégaierait un « oui mais c’est House ! » Arf.

  26. J’ai préféré cet épisode-ci au précédent.
    House est vraiment énorme là-dedans, que ce soit pour le cas principal ou les cas secondaires. Pas la peine de faire quinze lignes là-dessus, tu as bien expliqué.

    Je suis contente de revoir le côté cheerleader de Cameron reprendre un peu le dessus. Les "vrais" échanges entre les deux personnages me manquaient dans les premiers épisodes de la saison 2 et j’aime bien le petit cirque qu’il fait pour argumenter son propos.
    C’est directement dans la continuité de l’épisode 1×20, ils reparlent légèrement de son complexe, et j’ose espérer qu’elle est un peu plus lucide sur elle-même (et même, qu’elle puisse l’aimer pour ce qu’il est, ce sale con) [Oui, je parle de Cameron parce que pour parler de House il faudrait deux semaines de vacances et plusieurs cerveaux sur le problème tellement le personnage est d’une complexité énorme].

    Bref, on recreuse du côté de House et de Cameron et ça me fait plaisir 🙂

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