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202 : Autopsy

A nous deux, you big son of a bitch.

C’est vrai qu’il est à vomir, dans cet épisode, mon Gregounet, mais c’est ça qui est bon. Il dit tout haut ce que personne n’ose penser tout bas. Enfin, en gros, il dit tout haut ce que moi je pense très fort.

Car pour tout vous dire, quand j’ai vu que le patient du jour, c’était Andie, neuf ans, petite cancéreuse chauve (et dans une autre vie, la jeune Grace de l’épisode SG1 du même nom), je me suis dit : « Que faire ? M’enfoncer deux doigts au fond de la gorge tout de suite ou attendre que ça vienne tout seul ? »

Andie, donc, qui chante à tue-tête du Christina Aguilera dans sa petite chambre, avant de nous faire une crise de démence dans sa salle de bains, toute perruque dehors.

Il fait beau, les oiseaux chantent… et House se tape une crève carabinée. Il a des allergies, le pauvre canard, vite plaignons-le, il ne demande que ça.

(Je soupçonne fortement sir Hugh Laurie d’avoir eu vraiment la crève sur ce tournage. On peut être bon acteur, mais à ce point, ça en devient louche.)

Heureusement, la limace est là pour sacrifier sa tasse de thé à son intention.

Avant de s’attaquer au cas de l’insupportable petite martyre, rendez-vous à la clinique où House est contraint et forcé de se taper une consult’. Heureusement pour nous, c’est encore un cas de ouf.

Auto-circoncision.

House : I’m going to get a plastic surgeon, and put the Twinkie back in the wrapper.

Chose énorme, dans cet épisode, la manip que subit le pauvre Chase de la part de la morveuse, qui pendant un examen, pleurniche qu’elle n’a jamais embrassé de garçon de sa vie… Oh hé, petite, même moi, à neuf ans, je n’avais jamais embrassé personne, faudrait pas mettre la charrue avant les boeufs, non plus ! Alors oui, effectivement, elle risque de ne jamais atteindre l’âge bénit où on commence à enfoncer sa langue dans la bouche d’autres êtres humains, mais bon, c’est pas une raison pour demander aux cute doctors des bisous pas très légaux.
Eh ben ce grand con-là, après avoir protesté mollement deux ou trois fois…

… se laisse bêtement apitoyer !

Eeeeeeeeewwwww !

Bien entendu, malgré sa cervelle qui s’écoule de ses narines…

House parvient vite à débrouiller l’embrouille… Comme il soupçonne la gosse d’avoir été abusée, et que Chase, lui, assure que non puisqu’elle n’avait jamais embrassé un garçon. Oups…

House : You did it didn’t you ? You kissed her.
Chase : It… it wasn’t sick. It was one kiss for a dying girl ! One small… one small kiss before she dies.

Chase : Thank you !
House : That’s exactly why you can’t touch my markers !

N’empêche que malgré le peu d’affection qu’il a pour les petits enfants mourrants, House est déterminé à trouver ce qui ne va pas chez cette petite, en plus de son cancer. Ce qui nous donne une superbe séance de brainstorming dans les vestiaires (« Better accoustics ») sur fond de Puccini. Je vous le dis, ce mec est un Dieu, il sait apprécier la VRAIE musique, et en plus, il a un IPod !
(Pour info, il s’agit de Turandot, probablement l’un des plus beaux airs d’opéras de toute la création.)

Bref, grâce à ses oreilles bioniques, il découvre qu’il y a un souci avec son coeur, hop, ni une ni deux, le billard, et vla-t’y pas qu’en plus de ça, il semble il y avoir un caillot quelque part. Mais où, alors là, c’est bien le souci.

C’est que mine de rien, la gosse, ça pourrait lui donner une année de vie supplémentaire, et quand on a neuf ans, ben c’est beaucoup.
Dans le même temps, House s’étonne du courage de cette enfant qui ne moufte jamais quand on lui apprend qu’elle va peut-être clamser demain.
Il évoque la chose avec Wilson, et là, sous-entendant qu’il doit y avoir un souci car personne n’est aussi courageux, et que sans quelques froussards, ce courage n’aurait aucun sens, ça pète entre les deux copains.

Wilson : What’s your problem ?
House : These cancer kids. Can’t put them all on a pedestal. It’s basic statistics. Some of them have got to be whiney little fraidy cats.
Wilson : You’re unbelievable !
House : If there’s not one yellow-belly in the whole group then being brave doesn’t have any meaning.

Puis, lorsque Wilson s’apprête à aller annoncer à Andie et à sa mère qu’il n’y en a peut-être plus pour longtemps :

House : Can I come with ?
Wilson : To tell Andie she’s going to die ? That’s very un-you.
House : Well, she’s such a brave girl. I want to see how brave she is when you tell her she’s going to die.
Wilson : Go to hell.

Quoiqu’il en soit, il va observer de près la fameuse scène, sous le regard lourd de reproches de Wilson.

Moi, je trouve ça excellent. Oui, c’est atroce, et ça m’a presque mise en colère. Mais c’est vrai qu’à part lui, il n’y en a pas un qui garde la tête froide, face à tout cela. Evidemment, on peut lui reprocher son attitude glacée, sur le papier, mais il cherche surtout à comprendre. A comprendre pourquoi médicalement, une gamine comme ça ne va pas verser une larme quand on lui apprend qu’elle va clamser.
Belle tentative, mais tout cela n’a rien de médical, en fin de compte.

Bref, n’empêche. Il avance une intervention complètement hallucinante pour situer le caillot qui a provoqué les hallucinations d’Andie dans sa salle de bains. Et c’est là qu’on comprend le titre de l’épisode : pratiquer une autopsie sur la gosse. A savoir, la tuer médicalement pendant deux minutes, puis rebooter le tout, lui réinjecter les deux litrons d’hémoglobine qu’on lui aura soutirés pour essayer de voir où se trouve le problème. Du grand délire. Du grand House. Mais comme tout le monde a bien envie de la sauver, cette enfant, ben hop, c’est parti mon kiki.

Mais avant tout, House a quand même bien envie de papoter un peu avec elle. Et il réussit quand même à lui arracher une larme. Cette petite, elle est juste terrifiée de laisser sa mère toute seule. Moi, je trouve ça lamentable. Effectivement, la mère s’effondre toutes les dix secondes, et c’est comme ça que la mouflette doit se soutenir elle et sa maman.
Y a pas de solution, bien sûr, mais c’est quand même hardos.

Les répétitions de la procédure sont excellentes. Un bon cadavre bien frais pour se faire la main, et House qui orchestre les répètes façon Chorus Line. Vous connaissez pas ? Achetez-vous une culture !

House : A five, six, seven, eight !

Voir House aller au charbon lui-même, c’est très très bon.

Et le bleu, ça lui va tellement bien au teint.

En tout cas, scène palpitante que cette opération où l’on refroidit l’enfant jusqu’à la tuer pendant deux minutes…

… avant de lui réinjecter son sang et d’observer, suspendus à l’écran, l’éventuelle apparition d’un caillot. Deux minutes top chrono.

Heureusement, Foreman n’a pas ses mirettes dans sa poche.

Caillot trouvé, enfant sauvée.

Pour se remonter le moral, House se prépare un petit traitement maison, visant à se dégager les sinus.

Inutile de dire que reproduire ceci à la maison n’est pas conseillé, hein ? Sherlock Holmes, sors de ma tête !!!

Allez hop, la gosse sort de l’hosto sous les applaudissements de tout le monde, et limite dans un déluge de larmes. La voilà qui fait la distribution de bisous et de câlins dégoulinants.
Dans son coin, tonton House a sorti son air le plus avenant.

House : I’m not gonna kiss you, no matter what you say.

Tout de même. Fallait oser.

Andie : It’s sunny outside, you should go for a walk.
House : Yeah. I’m not much for long walks in the park.

Qu’à cela ne tienne, les écouteurs vissés à ses oreilles, Grincheux s’en va baver devant quelques grosses cylindrées.

Et là, après avoir refusé d’en acheter une, sur un coup de tête, le voilà en train de filer à travers champs.

Superbe !

Pour la petite histoire, la version de « Beautiful » chantée par Elvis Costello dans les oreilles du héros à la fin a été enregistrée exprès pour cet épisode. Très joli parallèle entre la version sucrée de Christina Aguilera pour Andie au début et la version bourrue de Costello pour House à la fin.
Et enfin, il faut savoir que le scénariste de cet épisode a reçu une récompense très prestigieuse : le Writers Guild of America award.

J’ai du mal à imaginer comment on peut faire mieux à chaque fois, mais cette série le fait très bien.
Et sans forcément faire de l’originalité à tout prix, elle arrive plutôt bien à éviter les vilaines ornières de la caricature télévisuelle.

Y a intérêt que cela dure !

Posted by on Août 6, 2007 in House M.D. | 6 comments

6 Comments

  1. le truc qui m’a le pls marqué ds cet épisode, c évidemment Chase qui embrasse la gosse. Comme tu dis, Eeeeeeeewww, fallait le faire ! beurk beurk beurk

  2. Cet épisode m’aura conservé tendu pendu la majeure partie, et tout particulièrement durant l’autopsie. C’est de la folie furieuse !

    Vraiment génial cet épisode. 🙂

  3. Ouais, tu m’étonnes. Je pensais vraiment m’y faire et aborder la saison 2 avec un peu moins de passion, mais pas du tout !

  4. Moi j’ai de la mémoire et je me souviens que par provoc’ tu n’as pas voulu te précipiter sur cette série que nous te conseillions… :p
    Content que tu apprécies en tous les cas. Moi j’attends avec impatience la saison 3 en septembre.

  5. Très entre nous, c’est toujours un peu comme ça. Mais bon, je suis toujours très prudente avec les séries médicales. Cela dit, si vous m’aviez dit « Sherlock Holmes de l’hosto », je me serais jetée dessus comme une meurt-de-faim. 😉

  6. tain, moi le truc qui m’a fait flipper, c’est pendant l’opération, quand Foreman décide de "l’attacher"… je pensais pas qu’ils iraient dans ce sens!! c’est la première fois que j’ai détourné les yeux!!!

    bon, sinon, en effet, House avec un rhume, c’est trop crédible pour être faux???
    et la facon dont il a d’analyser tout est impressionante!! c’est le meilleur médecin parce qu’il considère les émotions comme médicales, pour ainsi dire!

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