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113 : I dream of Jeannie Cusamano

Déjà, laissez-moi vous dire à quel point cette série me fait plaisir. Tellement plaisir que regarder un épisode de cette série tous les deux ou trois jours me satisfait plus que regarder deux ou trois épisodes d’une quelconque autre série quotidiennement. D’où, vous l’aurez compris, un certain ralentissement dans la cadence des reviews.

Ah, finir une saison des Soprano. C’est un peu comme un grand ménage de printemps. Et ça, pour du ménage, il y a du ménage, en effet.

A commencer par Jimmy Altieri, la balance. Allez hop, pas le temps de faire sa prière, le voilà expédié par Silvio Dante.

Cet épisode, c’est aussi celui où Tony est bien forcé d’admettre que sa mère cherche à lui faire la peau. Et quand Melfi le formule pour lui, il pète un câble, et lui fout par la même occase une trouille bleue.

Terrifiant.

L’ironie du sort, c’est que ce sont les fédéraux qui vont confirmer la chose à Tony. En lui faisant écouter une conversation enregistrée dans la chambre de la vieille, entre elle et l’oncle Junior. Pauvre Tony, ça doit être terrible de ne même plus avoir droit au doute.

Le pire, c’est que la vieille n’en a pas fini. Sénile ou pas, quand ce brave bistroquet d’Artie lui apporte des macaronis maison, vla-t’y pas qu’elle lui raconte que c’est Tony qui a foutu le feu à son cher restau, au début de la saison. Et innocemment, avec ça. Oh, ah bon, vous n’en aviez pas parlé ? Grrrrr…

Ni une ni deux, le brave Artie, probablement le personnage le plus honnête du lot, Père Phil compris (pique-assiette et dragueur comme c’est pas permis, le fumier !), bref, le brave Artie empoigne sa pétoire et s’en va, fermement déterminé à trouer la peau à Tony.

Tony que ça ne trouble guère de devoir jurer sur la tête de sa mère qu’il n’y est pour rien, oh, avec tellement d’honnêteté dans la voix qu’on meeeeeurt d’envie de le croire !

J’adore cette manière de maintenir les apparences, envers et contre tout, que ce soit face à la famille ou face à l’extérieur. Même quand Junior et la vioque viennent dîner à la maison. Même quand Tony se fait interroger par les Feds. Cette double vie, c’est fascinant. Et avec ça, on sent qu’à pas grand-chose près, on pourrait avoir à faire à une famille super normale. Mais non. Dans cette famille, quand on n’aime pas ou plus quelqu’un, on lui troue la couenne. Comme dans cette scène formidable où Mikey Palmice est expédié ad patres par Paulie et Christopher. Ca tombe bien, je n’ai jamais pu le blairer. Ca tombe bien aussi pour Chris qui en profite, au terme d’une course effrénée dans les fourrés, pour décharger et sa haine et son flingue sur le pauvre Mikey qu’on ne pleurera guère.

Voilà, c’est précisément cette sauvagerie qui fait la différence. Ce qui est très drôle, c’est la confession de Tony à ses hommes. Oui, il voit un psy. L’embarras de Silvio, Paulie et Christopher… et Paulie qui timidement explique que lui aussi a consulté, jadis.

Oui, bon, c’est sûr, ça fait drôle. Mais bon, c’est le patron, on va pas lui en tenir rigueur.

Il n’empêche, comme le dit Tony : « Psychiatry and cunnilingus brought us to this ». Alors c’est pas tout, mais il faut planquer la Melfi, aussi. La réaction de la pauvre Jennifer quand elle voit son patient préféré dans sa salle d’attente en dit long. Clairement, elle en a une frousse terrible, du Tony. Il réussit quand même à la convaincre de l’écouter. Pour son bien, quoi.

Et alors, phénomène aussi fascinant qu’inattendu, lorsqu’il lui explique qu’elle risque de se faire buter, c’est l’Italie toute entière qui revient au grand galop chez la mère Melfi, si posée d’habitude. Le parler se fait fleuri, le geste large, ça sent presque l’huile d’olive et la pâte à pizza.

Et pour finir cet épisode et cette saison en beauté, pour clore ce grand ménage de printemps, il nous reste deux cas à régler. D’abord, celui de Mister Magoo…

Pour lui, les barreaux.

Et celui de Mama Soprano… pour elle, ce sera l’oreiller que Tony chope fermement dans le couloir de l’hopital… ah, mais non. Mama Soprano a fait une crise cardiaque. Elle est emmenée aux urgences. Mais sur son brancard, Tony se penche tout de même pour lui dire tout le bien qu’il pense d’elle…

Et elle sourit sous son masque à oxygène, la vieille carne. Brrrrr… cette scène…

On termine quand même sur une note presque joyeuse, dans le restau d’Artie, en terrain connu. Entre la famille de Tony, Christopher et Adriana réconciliés, Paulie, Silvio…

Bref, quelle densité, quelle richesse. Il y a tellement de choses à raconter sur ces épisodes, c’est presque trop. Mais quel plaisir…

Posted by on Juil 6, 2007 in The Sopranos | 4 comments

4 Comments

  1. Et voilà !… moi c’est pour ça qu’Artie Bucco est un de mes personnages préférés…

    D’un côté certes, c’est un loser. Sa femme lui mène la vie dure. Mais c’est aussi un type très courageux…
    Il a choisi d’être honnète, et il s’y tient quoi qu’il arrive, bien que la tentation soit forte avec Tony et ses copains qui se gobergent sous ses yeux quand lui rame…

    Et puis franchement, des gars qui ont osé pointer une arme sur Tony Soprano, il n’y en a pas des masses… et des qui ont survécu, encore moins !…

    Vas-y Artie !!!

  2. Et pourtant, c’est chez lui que tout le monde atterri à la fin de la saison, n’en déplaise à Charmaine. Je l’aime bien aussi, elle, c’est une Carmela qui dit non, en somme. Une emmerdeuse, mais honnête. Et lui, ma foi c’est une sorte de chevalier blanc, un Don Diego un peu raté. Jusqu’à la petite moustache. Etre copain d’enfance de Tony Soprano et rester blanc comme neige, ça doit pas être simple…

  3. "Et alors, phénomène aussi fascinant qu’inattendu, lorsqu’il lui explique qu’elle risque de se faire buter, c’est l’Italie toute entière qui revient au grand galop chez la mère Melfi, si posée d’habitude. Le parler se fait fleuri, le geste large, ça sent presque l’huile d’olive et la pâte à pizza."

    Attention, tu as failli me devoir un nouveau clavier ! 😀 J’avais pas vu aussi large, mais c’est pas faux !

  4. Ah si, moi, ça m’a éclatée ! J’ai aboyé de rire ! Sérieux, quand on la voit si posée, avec ses mains croisées pudiquement sur ses genoux en consult’, et là… c’est excellent ! J’adore ! J’en redemande, même ! Mais pas trop souvent, sinon ça perd sa saveur. 😉

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