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210 : Noel

Ok… J’ai pas l’habitude de parler tellement de moi ici, si ce n’est pour dire que je suis de mauvais poil, que je me suis cassé un membre, que je suis crevée, que j’ai chialé parce que tel ou tel perso est mort… Là, je crois que je vais faire une entorse parce que je viens trop de prendre une énorme claque dans la figure… J’en tremble comme une feuille, même si merde, c’est qu’une série de fiction.

Je vais quand même essayer de ne pas trop m’étendre, même si pas grand monde lit cette rubrique, mais nom d’un chien, je suis bouleversée, retournée…

Bon, commençons par le début… Au début de la saison 2, donc, nous avons cette fusillade… Et Josh se fait descendre. Une balle dans le bide, hors circuit pendant trois mois. Logique qu’au bout d’un moment, on en recause. Dans la vie réelle, c’est le genre de truc dont on ne se remet ni du jour au lendemain, ni en trois mois, ni jamais vraiment…

Et c’est de ça que parle cet épisode.

Déjà, le previously on the West Wing, brrr, revoir Josh assis par terre en train de se tenir le bide avec le regard tout fixe, ça fout froid dans le dos…

L’épisode démarre avec un rencard que Josh a avec ce qu’on découvre vite être un psy…

Et apparemment, c’est un rencard qu’on l’a obligé à prendre. Merci Leo. Parce que visiblement, Josh il a des petits soucis. Même s’il passe les 20 premières minutes à dire que non non non, tout va bien. A vrai dire, il n’est pas très content d’être là.

Mais le toubib est là pour le passer à la moulinette.

Et là commence son martyre. Et le mien.

J’adore Josh quand il fait sa mauvaise tête. On dirait moi. Mouarf !

Donc ce petit appointment a lieu le 24 décembre. Josh est blessé à la main. Soi-disant qu’il a cassé un verre.

Retour en arrière, trois semaines avant. Un pilote de F16 pète un câble, brise la formation et va s’écraser sur une montagne en plein exercice. En épluchant son dossier, Josh découvre que ce type est né le même jour que lui… Et là petit à petit, le personnage commence à partir en vrille, s’énerve après les groupes qui viennent faire leurs petits concerts de Noël à la Maison Blanche, rudoie son assistante (« Elle nous gonfle avec son Yo Yo Ma ! »), devient très désagréable avec tout le monde, et finit même par engueuler le président. Cette scène est délirante…

Josh se met littéralement à gueuler après le président, sous le regard hébété de Sam et Leo.

Et il est VRAIMENT impressionnant ! Et complètement hystérique… Brrr… Donc direct Leo l’envoie à l’ATVA (American Trauma Victim Association).

Et le toubib lui explique qu’il souffre comme un malade sans comprendre ce qui lui arrive, que ça s’appelle un stress post-traumatique et qu’il est incapable de se souvenir de cette fusillade sans la revivre, et qu’il essaye tellement de contrôler tout ça qu’il en perd la boule. Ce que Josh a tendance à vouloir prendre à la rigolade, mais déjà nettement moins qu’au début…

A ce stade de l’épisode, je suis dans un état de crispation absolument inimaginable…

Bon, Yo Yo Ma (le violoncelliste célébrissime pour ceux qui ne connaissent pas, gniii) est invité à la Maison Blanche (ou au Congrès, merde, me souviens plus) pour faire l’étalage de son odieux talent, et Donna est vraiment sur le point de faire dans sa culotte…

Cette scène est super impressionnante. Yo Yo Ma joue évidemment la fameuse suite pour violoncelle de Bach, celle qui met une grosse claque dans la gueule… Et par intermittence, on voit Josh se décomposer, revivre le truc, pour finir les mains crispées sur le bide, avec des larmes dans les yeux. Gloups. Et tout ça sur cette musique sublime, c’est absolument bouleversant. Forcément ça l’est d’autant plus pour moi que j’ai juste l’impression de me regarder…

Finalement, après s’être fait bien bousculer par le psy, Josh finit par reconnaître que ce n’est pas en cassant un verre qu’il s’est coupé la main, mais en passant le poing à travers la fenêtre dans un moment de délire probablement quasi-suicidaire.

Et ce qui est trop marrant, ptain… en fait, le toubib lui explique que ce n’est pas l’histoire du pilote qui a déclenché le truc (parce qu’il y a toujours un déclencheur, dans l’affaire, plus ou moins fort… perso, le mien l’a été, super fort… ), mais la musique, les couillons qui jouaient de leurs cors de chasse, à la Maison Blanche… Dans la tête de Josh, musique = sirènes. Franchement, je vous JURE que de tout l’épisode, c’est le détail qui tue. Tellement absurde, mais tellement vrai. Ca a l’air très con, j’imagine… Mais j’ai vraiment vécu ça. Et moi aussi j’ai fait cette tête d’halluciné le jour où j’ai compris, où on m’a expliqué ce qui m’arrivait, le jour où tout s’est éclairé, où on m’a dit que c’était normal.

Enfin de toute façon j’en parle tellement mal…

Bon, revenons-en à l’épisode… Petite fin très mignonne. Notre loustic sort de ses huit heures d’entretien avec super toub’, et Leo l’attend dehors…

Leo : « How did it go ? »
Josh : « He thinks I may have an eating disorder ! »

(loooooooooool !!!! J’adore, j’adore !!!)

Leo : « Josh… »
Josh : « And fear of… rectangles… »

Arf !

Et j’adore ce que lui dit Leo. Ca paraît niais, mais c’est chouette…

Leo : « This guy’s walking down a street, when he falls in a hole. The walls are so steep. He can’t get out. A doctor passes by, and the guy shouts up « Hey you! Can you help me out ? » The doctor writes him a prescription, throws it down the hole and moves on. Then a priest comes along and the guy shouts up « Father, I’m down in this hole, can you help me out ? » The priest writes out a prayer, throws it down in the hole and moves on. Then a friend walks by. « Hey Joe, it’s me, can you help me out ? » And the friend jumps in the hole ! Our guy says « Are you stupid ? Now we’re both down here ! » and the friend says, « Yeah, but I’ve been down here before, and I know the way out. »

Holy crap, c’est juste trop mignon !!!

Et pour finir, c’est Donna qui a deviné qu’il ne s’était pas coupé la main en cassant en verre… Et qui l’emmène aux urgences… So sweet…

Man, t’as pas fini de les entendre, ces sirènes…

Ouf, je viens d’exorciser cet épisode en en parlant ici. J’aurais jamais pu aller me coucher comme ça. J’espère que vous serez que deux ou trois à lire ça… Parce que là je suis vraiment à poil… Sur ce, eine schöne gute Nacht, bis morgen… 😉

Posted by on Juin 6, 2006 in The West Wing | 11 comments

11 Comments

  1. Ma grande,

    J’espère que tu as bien dormi et que quelque part ça t’a fait de faire ce parallèle, pas seulement de comprendre pour toi-même, mais de l’écrire noir sur blanc. Je n’ai rien vécu d’aussi dramatique que toi, mais parfois des épisodes de séries m’ont aussi fait du bien, donné l’impression que non, je ne suis pas folle, et que oui, d’autres personnes passent par là aussi, et s’en sortent. Et dis toi que le gars qui a écrit l’épisode s’en est probablement servi pour exorciser certains de ses propres démons. C’est pas le genre d’épisode écrit en 2mn30 pour faire joli, c’est beaucoup plus profond que ça.

    Je t’envoie plein de bizkirékonfortent… et si tu as besoin de t’épancher en privé, tu sais où me trouver. Prends soin de toi.

  2. Pas super bien dormi et réveil grognon et groggy, mais effectivement, ça fait un choc et ça fait du bien de l’écrire. Même si en me relisant (ce qui est nécessaire), je me rends compte que je n’ai pas déballé grand-chose… Mais hier soir c’était assez saisissant, comme si on m’avait vidé de tout mon sang en 42 minutes… Une chose est sûre, cette série a des aspects vachement réalistes. Chapeau aux gens qui écrivent ça et chapeau aux acteurs… Je suis sûre que dans notre société post 11/09 beaucoup de gens doivent se retrouver dans ce genre de truc… Perso je commence à redouter l’épisode 11/09… Je ne sais pas si je le regarderai… On verra. Mais t’as raison, ça fait du bien de savoir que quelque part, c’est un phénomène universel… c’est horrible ce que je dis, mais parfois on se sent tellement seul dans cette souffrance… Enfin moi perso, ici, en France, dans ma ville de province, ouais, je me sens assez seule… alors que finalement y a des millions de gens qui vivent ça tous les jours… Brrr… Bon je vais aller bosser sur mon chef d’orchestre roumain. Il est sympa mais je capte rien à ce qu’il raconte ! 😀

  3. Pour ce qui est du 11/09, il faut savoir que The West Wing se déroule dans une sorte de monde parallèle.
    Pas mal de gens ont écrit sur Internet pour décrire les différences entre le "vrai" monde et le monde de The West Wing.
    Déjà, il faut savoir que les élections présidentielles sont décalées de 2 ans.
    De plus, le 11 Septembre n’est jamais arrivé dans The West Wing World. Sinon ça aurait obligé la série à coller de trop près à l’actualité, et ce n’est pas ce que voulaient les auteurs.
    Donc en fait, après le 11 Septembre, ils ont fait un épisode spécial, une sorte de Hors-Série, plutôt bien fait d’ailleurs, où les personnages parlent du 11 Septembre sans en parler, tout en en parlant… Me suis-je bien fait comprendre ?…

  4. Il y a toujours des événements qui nous touchent particulièrement et ceux là on a du mal à les revoir, même avec du recul, même traités sous l’angle de la fiction, et je pense que c’est très sain, et très humain, comme réaction. On peut se souvenir à sa manière sans avoir envie de le revivre. L’important, c’est de ne pas l’occulter, de ne pas se dire que ça n’a jamais existé, que ce n’était qu’un cauchemar.

    Il y a le 11/09, le tsunami, la prise d’otages dans l’école maternelle de Beslan, la Nouvelle-Orléans sous les eaux… on a tous nos démons.

  5. Décalées de deux ans ? Whot do you mean ?? Des sextennats ? Ah nan ! Sept saisons, quand on compte que ça fait un an que Bartlet est en fonction quand la série commence, ça fait pile poil deux mandats, c’est la perfection, avec un dernier épisode où que tout le monde pleure en faisant ses cartons ! Pour le 11/09, j’avais capté que ce serait pas comme ci, mais plutôt comme ça… Je suppose que ce sera dans la saison 4…

  6. D’ailleurs Tequila, la prise d’otages de Beslan, je l’ai vécue en « live » si on puit dire. Je bossais à la rédaction ce jour-là, et il y avait des caméras sur place lors de l’assaut et nous on avait tout en direct. Ce jour-là, après quatre ans d’attentats, de catastrophes en tous genre, je me suis demandée ce que je foutais là. Vraiment. C’est la seule et unique fois depuis que je fais ce boulot que j’ai vraiment craqué, au taf. Sinon mon déclencheur, donc, c’est le 11/09, bien sûr. Six ans et demi après… Fallait bien ça pour faire voler en éclats les barrières que mon inconscient avait minutieusement bâties pendant des mois… vu que pour moi la « fusillade » a duré plusieurs mois… Et c’est marrant parce que tout comme Josh, pendant les années où je n’ai pas voulu regarder la réalité en face, ce que j’entendais, c’était les sirènes… Le cerveau est quand même une sacrée machine. C’est assez fascinant et remarquable…

  7. As tu lu "The Smoke Jumper" de Nicholas Evans? On y trouve un reporter photographe de guerre qui tente de se construire. Ou reconstruire plutôt. Il y a beaucoup de souffrance, mais c’est pas mal écrit, avec un joli message d’espoir.

  8. Gros bisous Doro.

    ça fait pas de mal de mettre par écrit ses angoisses, ça calme un petit peu la douleur morale. Courage !

  9. Non Tequila, j’ai pas lu ce livre, mais ça m’intéresse. Surtout que j’en ai vu certains revenir, et chaque fois je me dis : "Mais comment ils font ?". En général, on reste pudiques là-dessus, je crois qu’il n’y en a pas deux ou trois qui connaissent mon expérience dans toute la rédaction. Même si avec certains il y a des rapports privilégiés, ça dépasse pas le : "C’était dur, hein…". En général on se concentre sur ce qu’ils rapportent, les images, tout ça…

    Diz’, ouaip, ça fait du bien… Mais j’aime pas ça ! 😀

    Le plus fou c’est que ces remontées sont toujours provoquées par les trucs les plus cons qui soient. Bon là en l’occurence, je l’ai plutôt bien négocié. Fiou !

  10. Par "décalées de 2 ans", je veux dire que dans le vrai monde, les élections américaines ont eu lieu en 2000 et 2004, alors que dans The West Wing World, elles ont eu lieu en 1998 (élection de Bartlet), 2002 (réelection), 2006 (élection de son successeur…).

    Comme ça, ça permet de ne pas être trop soumis à l’actualité.

  11. Ah oui, moi comprendre, maintenant… Han, j’imagine déjà la fin, ça va être trop triste !!! Déjà qu’en une saison et demie, je les adore, alors cinq saisons et demie plus tard, ça va être terrible… En même temps c’est agréable de se dire qu’il reste autant de choses à découvrir… Comment faire pour ne pas se répéter sur une telle longueur… ça je me le demande…

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