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603 : Praeceptores

Je vais encore sans doute passer pour une déviante, mais purée, le pied que je prends devant ce Livre VI de Kaamelott, c’est pas permis. Ca fait tellement longtemps que je ne me suis pas autant amusée sur un truc en français. Moi, je suis du genre à me lire tout haut des pages entières des Misérables parce que je trouve la musicalité sublime (oh, je vous recommande trop la description de Javert, j’en ai des petites larmes dans les yeux rien que d’y penser). Alors tomber enfin sur une fiction française tellement bien écrite, ça me bouleverse. Non parce qu’effectivement, c’est pas toujours super châtié, comme langage. Quoique si, en fait. Oui et non. C’est ça qui fait l’originalité de l’écriture de Kaamelott. C’est hyper moderne et souvent les mots sont grossiers, mais vulgaire, curieusement, ça ne l’est jamais. Question de contexte, de façon de jouer ces répliques. Le décalage entre la modernité du verbe et le reste est drôle… mais ne choque même plus tant que ça. C’est tout simplement géré de façon admirable.
Et c’est comme ça qu’on continue à nous introduire les personnages qu’on connaît si bien. Cette fois, c’est Venec, qui fait une entrée retentissante. Toujours là où on ne l’attend pas. C’est vrai que le coup des citrons, ça il nous avait jamais fait !

Verinus : Tu les as trouvé où, tes citrons ?
Venec : Dans ton cul !
Verinus : Ah ouais ???

Avec Manu Payet en face, c’est le fou rire assuré. Il me fait mourir, ce gars : « Vous avez de la chance que je supporte pas qu’on porte préjudice à l’intégrité physique de ma personne. » Mais lol !

Et c’est aussi notre future souveraine. Retentissante également, son entrée en scène.

« Oh pardon. Qu’est-ce que ça ballonne, les fèves ! »

Bon, puisque je parle de langage châtié, nous avons un Merlin à Rome.

« Rendez-vous compte de la magnificence de ces colonnades. L’imposant ne le dispute-t-il pas à la majesté ? »

Ouh, ça sent la réplique culte, ça ! Ouh que oui !
Bon mais le principal objet de cet épisode, c’est de nous former Arturus qui pour l’instant n’est pas très dégourdi. Ou du moins n’en a pas l’air. Il est donc une fois de plus attendu à la Villa Aconia pour y prendre sa première leçon.
J’admets ne pas être hyper fan de la musique qui accompagne son attente de la maîtresse des lieux, mais je salue le cran qu’il faut pour placer des sonorités lounge dans une villa romaine. C’est couillu, limite velu.

Première leçon, donc : miam et plouf. Plouf parce que trois bains par semaine, sinon rien. Voilà qui explique au passage pourquoi Arthur va passer les trois quarts de sa vie dans sa baignoire. Et tentera, ô sublime ironie, de s’y donner la mort.

« On commencera par un peu d’algèbre. Puis un peu de Socrate. Mais demain. Aujourd’hui, tu manges. »

Vous voyez ? Ca a l’air con. Mais le rythme de cette réplique, il est tuant.
Donc il y a ça. Il y a Merlin, il y a cet enseignement romanisant, il y a l’Urbaine, la caserne et les supérieurs, il y a les potes et il y a la Dame du Lac. Venue lui expliquer une bonne fois pour toute que sa place, elle est sur le trône de Bretagne et qu’il faut qu’il arrête de dire « nous » quand il parle de Rome. Evidemment, ce n’est pas si simple, mais il ne met pas beaucoup de temps à intégrer, le futur fédérateur. Il est même pétri de bonnes idées. Attention, discours culte.

« Il faudrait trouver un moyen pour que… pour faire une place à ceux qui sont motivés. A ceux qui ont du courage, même si c’est des bouseux. Faudrait trouver un moyen pour que tout le monde ait une chance de prouver sa valeur. Si c’est pour que le pouvoir, ce soient les mêmes magouilles qu’ici, ça sert à rien. »

Et voilà, l’histoire est en marche. Arturus bascule dans cet épisode précis. Forgeant son destin de futur dépressif, pas vraiment breton mais plus vraiment romain. La mélancolie qui se dégage des scènes où Arthur évolue seul, je la trouve poignante. Surtout celle-ci. On croirait qu’il dit adieu à Rome.

Histoire de se détendre un peu du slibard après toute cette bonne tension, rions un peu avec Merlin, chargé sous peu d’aller répandre la bonne parole en terre bretonne. Dites donc, notre druide, c’est un peu un magicien ou pas ? « Ca dépend de ce que vous entendez par magicien. » Ok !

Autre chose, le Procyon, là, (comme le professeur ???), il serait pas un peu cousin avec un certain Perceval ? Non parce que le nord, le sud, ça veut rien dire, ça dépend dans quel sens on se tourne. Ouiiiii !!!

Enfin ce qui est rassurant, c’est qu’en Bretagne, ils sont pas plus futés. C’est limite pire que la Septième Compagnie, je m’attendais presque à les entendre dire : « Vous savez, quand on recule. »
Et j’ai trouvé fort confortable de découvrir que Loth, quinze ans plus tôt, ben c’est déjà Loth, quoi ! La barre de rire que je me suis chopée devant son discours, j’en pleure encore.

« Alors, pourquoi. Pourquoi trahir sans arrêt avec qui je collabore. Je dirais que c’est probablement une réponse compulsive à une crainte de m’attacher. Briser une relation plutôt que la cultiver pour ne pas se retrouver démuni face au bonheur. Oui, pour répondre à votre question : j’ai peur d’aimer. »

Mais ouiiii, mais bien sûr !

Pareil, je l’attendais, le gamin, oh que oui, je l’attendais. Quand même, il est bien grand pour avoir peur du noir, mais bon, comme dit la Dame Séli, il a peur, il a peur, laissez-le.

« Moi j’serais lui c’est là que j’aurais peur ! »

Oui, c’est sûr qu’entre ces deux affreux prédateurs, perso, je serais pas super rassurée !
Pour finir, nous retrouvons donc Merlin au fin fond du Pays de Galles. Venu, comme le lui a demandé Arthur, encourager les bouseux à se distinguer par un fait d’armes puisque le fils de Pendragon choisira les plus valeureux pour gouverner à ses côtés.
Eh ben dans la mesure où les ploucs comprennent à peine un mot sur deux de ce qu’il dit, c’est pas gagné.

(Jackie Berroyer. Nom de Zeus.)

Et là, ze miracle.

« Moi j’le fais, ça ! J’pars à l’aventure ! »

Perceval !

Bon mais j’ai le plaisir de vous annoncer que Perceval et moi-même sommes cousins puisque nous avons la même grand-mère ! Et je peux vous dire qu’il a pas intérêt à manger un autre couscous que celui de sa Mamée parce que c’est des coups à se faire déshériter !

En plus, elle est haute comme deux couilles à genoux, mais elle est pas commode !
Je vous jure, j’ai la même. Tout pareil !
Enfin bref, ça y est. Kaamelott est en route. On vient de poser la première pierre ! Sur ce, j’y retourne.

Posted by on Nov 8, 2010 in Kaamelott | 4 comments

4 Comments

  1. a la mémé de Perceval ! elle est royal ^^

    j’adore lire tes reviews mais là ça fait encore plus plaisir parce que c’est une série que j’aime d’amour depuis le début et que tu décris exactement ce que j’ai ressentit en voyant ces épisodes. Mais avec tes mots et ton humour 😀

    J’aime beaucoup voir comment tout ça se met e place. Comment chaque personnage apparaît et pourquoi ils se sont retrouvé dans cette galère. Avec toujours cette qualité d’écriture et de réalisation plus les magnifique décors. Je ne savais pas que s’était ceux de "Rome" et "Fire of Pompei"

  2. J’adore l’intensité qu’il arrive à dégager de cette histoire. D’autant que ça démarre quand même comme une grosse grosse blague, souvenons-nous en!!!!

  3. Pour ce qui est de l’écriture de Kamelott, je pense tout pareil, mais je l’aurais pas aussi bien dit XD

    Ah, le petit Yvain, je l’attendais aussi. L’un de mes favoris, et pour cause, on a des réactions très similaires, des fois^^ Oui, c’est la honte XD

    La mamie de Perceval, elle est collector. Une mamie du tonnerre. Je veux la même !!

  4. Entre la tirade de Loth et le commentaire de Léodagan sur son fiston, j’ai mal aux côtes, moi !

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